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Июль
2024

Royaume-Uni : large victoire des travaillistes

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Comme annoncé par les sondages, les travaillistes ont largement gagné les élections législatives. C’est l’une des plus lourdes défaites des conservateurs, même si le Labour fait un peu moins bien que Tony Blair en 1997.

 

Avec 33,8 % des voix, le Labour n’accroît son score que de 1,6 %, ce qui témoigne d’une croissance très faible en nombre de voix. En revanche, il gagne 210 sièges, pour atteindre 409 sièges au Parlement.

Ce n’est donc pas tant une victoire du Labour qu’une très large défaite des conservateurs : 23,8 % des voix, soit 20 points de moins qu’en 2019, pour un total de 248 sièges perdus (119 sièges dans la nouvelle chambre).

Le parti de Nigel Farage, Reform UK, a fait le plein de voix avec 14,3 % et 4 sièges. Les électeurs qui ont quitté les conservateurs ne sont pas tous allés chez Reform UK, mais c’est quand même le cas de beaucoup d’entre eux.

Les Lib dem font 12,3 % soit 71 sièges (+ 60 sièges). Donc moins en termes de voix que Reform UK, mais beaucoup plus en nombre de sièges.

L’autre grand perdant est le Parti indépendantiste écossais : 8 sièges, 36 de moins qu’en 2019. L’Écosse, terre de gauche, a quitté les indépendantistes pour revenir vers le Labour. C’est là aussi l’une des clefs du succès du Labour.

L’autre clef est le recentrage du parti. Fini le marxisme de Jeremy Corbin. Keir Starmer a recentré son programme. Il souhaite réduire l’immigration, baisser les impôts, accroître la productivité. En France, ce serait un programme de droite, si la droite n’était pas socialiste.

Si Rishi Sunak endosse la défaite, le véritable responsable est Boris Johnson. En rompant avec le thatchérisme pour suivre une ligne socialo-populiste, en faisant passer les apparences avant les compétences, il a sans cesse hystérisé les débats. Son passage à Downing Street a été désastreux pour le Royaume-Uni, et encore plus pour le Parti conservateur, qui s’est retrouvé sans ligne intellectuelle et sans plan d’action. Usé, perdu, cette défaite est le résultat d’une absence de doctrine et d’une trahison d’une partie de ses valeurs.

Pour Keir Starmer, l’avenir peut être radieux. Il dispose d’une très large majorité, il a la main sur le parti, il a un programme et une doctrine claire. Peut-être ouvre-t-il une nouvelle parenthèse de 14 ans de pouvoir, comme Tony Blair avant lui. À l’avenir de le dire.