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Июль
2024

La Com-com Marche et Combraille en Aquitaine va devoir "réduire la voilure"

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Réuni à Chénérailles (Creuse) le 10 avril, le Conseil communautaire de Marche et Combraille en Aquitaine ne s’est pas accordé sur son budget. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) a fait dérailler une machine déjà partiellement déréglée. Le président Gérard Guyonnet a donc prévenu la préfète de la Creuse que le budget de l’intercommunalité ne pourrait pas être adopté, et celle-ci a transmis le dossier à la Chambre régionale des comptes. Ce sont ses magistrats qui examinent actuellement le budget de Marche et Combraille en Aquitaine.

La situation n’est pas catastrophique…

Neuf semaines après ce conseil communautaire, le président Guyonnet a souhaité rassurer les administrés : « Il faut bien comprendre que la Com-com continue de fonctionner, et que sa situation n’est pas catastrophique, a-t-il insisté, ce mercredi 19 juin lors d’une conférence de presse. Contrairement à d’autres intercommunalités creusoises qui ont été suivies par la Chambre régionale des comptes, Marche et Combraille fait l’objet d’un contrôle budgétaire, pas d’un contrôle de gestion. La différence, c’est qu’on ne doit pas d’argent. On doit nos emprunts, bien sûr, mais on n’a pas de trous. »

L’élu en a également appelé aux conseillers communautaires : « Il faut entendre les demandes de nombreux maires, qui estiment que la Com-com est trop grande ou qu’elle a trop de compétences ». Face à ces critiques, Gérard Guyonnet plaide le dialogue : « Il faut laisser aux communes ce qu’elles savent faire, mais il faut aussi expliquer que le traitement des ordures ménagères, le déploiement de la fibre, l’assainissement ou la gestion de l’eau potable ne peuvent pas se faire à l’échelle communale. La Com-com n’est pas trop grande, mais elle doit expliquer ce qu’elle fait, et ouvrir la discussion sur les compétences ».

… mais elle est préoccupante

« Le problème, explique Gérard Guyonnet, c’est le déséquilibre entre les dépenses et les recettes. Certains budgets compensaient pour d’autres. Par exemple, c’est le budget principal qui couvrait le budget des locaux nus ou aménagés : le magistrat de la Chambre régionale des comptes, lui, va établir neuf budgets (1) distincts ».L’intercommunalité devra donc équilibrer ses neuf budgets, en vendant certains bâtiments, en augmentant certains tarifs, en faisant des économies. « Essayons déjà de faire rentrer les loyers qui ne rentrent pas, de rechercher les fuites, se motive l’élu, mais de toute façon, il va falloir réduire la voilure. »

« Le fait que le budget n’ait pas été voté et qu’il soit imposé, ça donne un coup de semonce et ça donne à réfléchir. Ça doit faire comprendre aux élus qu’il est nécessaire de rester dans une enveloppe d’autofinancement, qu’un euro dépensé doit être un euro utile. »

Pour Gérard Guyonnet, le mode d’emploi est clair : « Je m’en tiendrai au projet de territoire qui a été voté et auquel il faut adosser un pacte financier pour pouvoir dire, chaque année, on va faire telle et telle chose. On ne va pas pouvoir tout faire d’un seul coup mais on va faire ce qui est le plus criant. »

Ce projet de territoire (2) nécessite de « développer les solidarités », estime aussi Gérard Guyonnet. « Aujourd’hui tu donnes, demain tu reçois. Certains pensent à leur commune avant l’intercommunalité. Mais les communes ne vont marcher que si les intercommunalités marchent. »

(1) Les neuf budgets de la Communauté de communes : budget principal, assainissement, déchets, Gemapi, locaux nus, locaux aménagés, Spanc, carburants, La Naute.(2) Le projet de territoire est construit autour de trois axes : renforcer la politique économique et touristique, faire vivre la ruralité et valoriser les ressources naturelles.

 

Calendrier

En juillet. Le 11 juillet, réunion en préfecture pour échanger sur les arbitrages de la Chambre régionale des comptes ; fin juillet, conférence des maires suivie d’un conseil communautaire « pour débloquer certaines situations ».En septembre. Présentation d’une feuille de route et vote de confiance : s’il est défavorable à Gérard Guyonnet, il remettra sa présidence.