Sur la route des Jeux: pour Lecointre et Mion, c'est "bateau-bateau-dodo"
Dans ce neuvième épisode, ils reviennent sur les débuts de leur duo après les JO de Tokyo, sur leurs excellents résultats récents et sur la spécificité d'une dernière ligne droite vécue à domicile.
. Trois ans après
Camille Lecointre: "On est plutôt dans ce qu'on avait projeté, et même rêvé, après Tokyo. Ca s'est à peu près déroulé comme prévu et on est plutôt contents de la manière dont on a mené le projet. Il y a eu différentes phases, avec d'abord la reprise après la naissance de mon deuxième enfant et la découverte avec Jérémie. Il y a eu assez rapidement la phase de sélection, où il a fallu tout de suite faire de bons résultats. C'était du stress, ça n'était vraiment pas gagné d'avance. On a été assez solides là-dessus, donc ça c'était vraiment cool. Ensuite, après le test-event gagné en 2023, même si la phase de sélection n'était pas finie, on a pu se projeter plus dans la préparation des Jeux".
Jérémie Mion: "Je trouve que c'est presque un peu émouvant de se dire qu'on a réussi à en arriver là aujourd'hui. Je pense qu'on peut être vraiment fiers de ce qu'on a fait. Parce qu'entre ce qu'on imagine et ce qui se réalise, il y a un monde. Et ça n'a pas été un long fleuve tranquille, il y a eu des moments un peu plus compliqués. Mais quand il a fallu répondre présent, on l'a vraiment fait".
. Triple podium
Camille Lecointre: "Ce qui est positif, c'est d'avoir été sur le podium sur les trois événements (victoires au Trophée Princesse Sofia à Palma et à la Semaine Olympique de Hyères, troisième place aux championnats d'Europe à Cannes, ndlr), dans des conditions complètement différentes. Palma c'était changeant, Hyères a été plutôt venté et Cannes, ça a été de la grosse pétole (absence de vent, ndlr) pendant six jours. Ca montre qu'on est assez polyvalents et c'est une force. Maintenant, ce qu'il nous reste à aller chercher, c'est les petits dixièmes de noeud pour aller encore plus vite".
Jérémie Mion: "Le truc vraiment top, c'est effectivement de voir que dans toutes les conditions on a été au moins +podiumables+ et même en situation de gagner. C'est rassurant parce qu'à Marseille on peut tout avoir. C'est bien de voir qu'on est polyvalents, il n'y en a pas beaucoup qui le sont. L'autre truc, c'était notre bateau neuf, qu'on a mis à l'eau à partir de Hyères. Et direct on a été vraiment bien avec, vraiment des super sensations. Donc ça c'est top aussi et c'est le bateau qu'on a choisi pour les Jeux".
. Dernière ligne droite
Jérémie Mion: "Etre à domicile, c'est super, même si on va devoir bientôt libérer les locaux et qu'il y a quand même des contraintes. Mais si on compare avec ceux qui en ce moment doivent être en train de charger un conteneur, c'est sûr que ça n'est pas pareil... Honnêtement, c'est top".
"Pour le reste, on commence aussi à chercher le pic de forme et on fait attention aux blessures. On limite vraiment les risques au maximum. Je fais d'habitude beaucoup de trail et de vélo de route, mais en ce moment je ne roule plus à l'extérieur et je ne vais plus courir dans les calanques. Il y a des risques facilement évitables, même s'il ne faut pas vivre dans une bulle non plus. Si je ne fais plus rien, je pète un câble".
Camille Lecointre: "Marseille c'est la routine. C'est pas métro-boulot-dodo, mais bateau-bateau-dodo. C'est appréciable dans la dernière ligne droite. On est ancrés à Marseille, on ne bouge plus, on va tous les jours s'entraîner à la marina. Même si ce n'est pas sur l'eau, c'est au moins en salle, sur place. Donc on baigne dans cette ambiance complètement JO depuis fin-mai".
Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT