Euro 2024 : "Il n’y a pas eu grand-chose", le regard de Philippe Hinschberger sur le match France-Belgique
L’attente fut longue…
Oui mais globalement, c’est mérité devant des Belges décevants sur leurs intentions. Ils ont joué les 5 dernières minutes. Après, ça a été difficile pour les Français de rentrer là-dedans, je me suis endormi sur le dernier quart d’heure de la première mi-temps (sourire). La deuxième mi-période a été plus animée. Même si ça a été une partie qui a manqué de transitions, de vitesse, d’envolées. Il n’y a pas eu grand-chose dans ce match.
Et puis cette difficulté à cadrer des frappes côté français…
Oui, mais quand on ne fait que ça, c’est bête à dire, mais après les gens somatisent un peu. Là, c’est vrai qu’ils ont 20 tirs pour 2 cadrés (1 seul en réalité), les Belges, 2 tirs (5 en réalité) pour 2 cadrés aussi… Mais c’est vrai qu’on retient beaucoup, ce lundi, la maladresse des Français dans le dernier geste. On va être optimiste, on ne peut que progresser…
Sauf que ce constat, on peut le faire depuis le début de l’Euro.
Oui, je sais… Vous vous rendez compte, on est en quarts de finale, en ayant inscrit 3 buts, un penalty et deux « csc » ! Qu’est-ce qui vous a marqué dans le jeu français aujourd’hui ?
Ce qui a manqué aux Français, c’est de profiter à chaque fois des récupérations, d’aller plus vite, dans les transmissions, on n’a pas vu d’appels, on n’a pas vu de vitesse. Du coup, on faisait des embryons de contre-attaques ou attaques rapides. Et la difficulté pour les Français a été de se trouver tout le temps en attaque placée.
Franchir un cap, ce serait comment pour eux ?
Le problème, c’est que lorsqu’elle n’a pas d’espaces, c’est plus compliqué pour l’équipe de France. Mais pour toutes les équipes, jouer en attaque placée tout le temps, c’est « chaud ». À part peut-être pour l’Espagne, qui a vraiment de la qualité dans les petits espaces, et depuis longtemps. Les Belges se sont contentés de « fermer » les Français et d’attendre. Et si De Bruyne marque (83e), on n’est pas bien ! Ce type de matchs, c’est bien de les gagner, c’est crispant, mais c’est aussi la patience et user l’adversaire. Mais pour moi, ce que l’équipe de France doit mettre aujourd’hui le plus, c’est de la vitesse !
Propos recueillis par Jean-Philippe Béal