Euro 2024 : gare aux secousses pour Didier Deschamps si les Bleus déraillent face à la Belgique

La sixième phase finale de Didier Deschamps en tant que sélectionneur de l’équipe de France n’a pas démarré sur de bonnes bases et le technicien sera forcément fragilisé en cas de sortie de route prématurée en 8es de finale de l'Euro 2024, ce lundi soir face à la Belgique.

Sous contrat jusqu’en 2026, Didier Deschamps a été conforté juste avant le tournoi continental par le président de la Fédération française (FFF). Interrogé sur les conséquences d’une éventuelle contre-performance, Philippe Diallo, qui a fixé les demi-finales comme objectif minimum, a été très clair dans les colonnes de L’Equipe, assurant que Deschamps ne serait « pas du tout » menacé.

« On est avec un sélectionneur qui, depuis des années, a une pérennité de résultats au plus haut niveau qui plaident pour lui. À l’Euro 2021, certains observateurs disaient que l’élimination en huitièmes de finale était un échec et qu’il fallait changer de sélectionneur. Un an après, on jouait la finale de la Coupe du monde et il s’en est fallu de quelques centimètres pour que l’on ajoute une troisième étoile sur notre maillot », a-t-il déclaré.

Des turbulences sont à craindre

Rien ne dit donc que l’avenir du patron des Bleus (55 ans) serait forcément compromis par une élimination. Mais son crédit serait particulièrement entamé malgré un palmarès unique. Des turbulences seraient à craindre en cas de faux pas pour celui qui avait été renouvelé quatre ans après le Mondial 2022 sur décision de Noël Le Graët, le prédécesseur de Philippe Diallo.

Une prolongation de longue durée qui avait fait beaucoup jaser et n’avait été approuvée par le Comité exécutif de la FFF, à l’unanimité, qu’a posteriori, quatre jours après l’annonce officielle.

Le premier tour très poussif de ses joueurs, ses tâtonnements tactiques incessants, son coaching discutable et son style de jeu restrictif ont ébréché son image, faisant oublier que, depuis sa nomination en 2012 en remplacement de Laurent Blanc, il a très souvent connu des débuts de compétition laborieux.

« Deschamps est un psychopathe de l’équilibre. C’est la chose la plus importante pour lui. Aujourd’hui, le football évolue dans une forme de déséquilibre permanent. Le football a changé, Deschamps n’a pas changé. Mais ça lui permet de gagner », a ainsi résumé sur RMC Christophe Dugarry, champion du monde (1998) et d’Europe (2000) à ses côtés et devenu l’un de ses critiques les plus virulents.

Les cadres avec lui

Plusieurs cadres des Bleus assument toutefois la philosophie prônée par Deschamps.  « La clé, même si c’est très ennuyeux, c’est la défense, être une équipe solide, dure dans les duels, très bonne défensivement, c’est ça qui va nous permettre d’aller le plus loin possible. C’est chiant à regarder, mais c’est comme ça, ça fait gagner », a estimé Antoine Griezmann.

Reste à savoir si la magie opérera encore en Allemagne. « Le coach se sent très bien. Il est comme d’habitude. Il donne des conseils. C’est quelqu’un de très important pour moi et pour l’équipe », a affirmé jeudi le défenseur Dayot Upamecano.