Le président américain, Joe Biden, a annoncé une grâce présidentielle pour les anciens militaires renvoyés de l'armée en raison de leur homosexualité.
"Redresser un tort historique." Le président des États-Unis, Joe Biden, a annoncé ce mercredi 26 juin gracier les anciens militaires et les gardes-côtes américains virés pour homosexualité. Jusqu'en 2013, l'article 125 du Code de justice militaire faisait de la sodomie et de la fellation entre adultes consentants des crimes passibles de la cour martiale.
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Si la grâce présidentielle ne s'applique qu'aux militaires condamnés pour homosexualité entre 1951 et 2013, le président américain a annoncé en souhaiter une pour l'ensemble des militaires LGBTQI+ qui ont été discriminés. En 2017, son prédécesseur, Donald Trump, avait ainsi interdit aux personnes trans de servir sous les drapeaux. Joe Biden avait annulé cette décision peu de temps après le début de son mandat. "Malgré leur courage et leur sacrifice, des milliers de militaires LGBT+ ont été exclus de l'armée à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Certains de ces patriotes ont été envoyés devant des cours martiales et ont porté le fardeau de cette lourde injustice pendant des décennies", a déclaré le président américain dans un communiqué. Il a ajouté qu'il voulait, par cette première grâce, "assurer que la culture de nos forces armées reflète les valeurs qui font de nous une nation exceptionnelle".
Les personnes LGBTQI+ étaient exclues de l'armée aux États-Unis jusqu'en 1994, date à laquelle la règle du "don't ask, don't tell" ("Ne rien demander, ne rien dire") est entrée en vigueur. Cette règle, levée en 2011 par le président Barack Obama, obligeait les personnes queers à garder le silence sur leur orientation sexuelle si elles voulaient rester dans l'armée. En 2023, le ministère de la Défense a lancé une initiative visant à identifier les anciens militaires renvoyés en vertu de cette règle et qui auraient subi des préjudices financiers ou rencontré des obstacles dans la quête d'un emploi. Entre 1980 et 2011, 35.801 soldats LGBTQI+ auraient ainsi été virés de l'armée américaine, par l'application de la règle du "don't ask, don't tell" ou de l'article 125.
Les élections américaines en ligne de mire
Cette décision s'inscrit dans un contexte pré-électoral outre-atlantique tendu. Donald Trump et Joe Biden sont au coude à coude dans les sondages. Le président démocrate américain n'a cessé d'envoyer des signaux aux électeurs LGBTQI+ pendant le mois des Fiertés, alors que, selon NBC News, certains de ses proches s'inquiètent d'une diminution de leur soutien (un sondage réalité en janvier par l'association LGBTQI+ Glaad rapporte que 68% des électeurs LGBTQI+ prévoient de voter pour Joe Biden et 15 % pour Donald Trump).
Aux États-Unis, les questions LGBTQI+ sont au cœur de toutes les attentions. La Cour suprême va examiner en octobre, un mois avant l'élection présidentielle, un recours contre l'interdiction des soins les mineurs trans que mettent en place plusieurs États tenus par des Républicains.
En France, une loi adoptée le 6 mars a permis la reconnaissance par la nation et la réparation des préjudices subis par les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982.
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