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Июнь
2024

Guillaume Lacroix (PRG) : "L'enfermement dans les trois blocs est dangereux"

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Drôle de période politique... Le Parti radical de gauche (PRG), resté en dehors du Nouveau front populaire, a décidé d'apporter son soutien au cas par cas dans les circonscriptions. A Vichy (Allier), par exemple, qui est resté vingt ans un bastion PRG, de 1997 à 2017, ce n'est pas la candidate PS Aline Jeudy que le PRG soutient mais le sortant LR Nicolas Ray... Guillaume Lacroix, président du PRG (et élu du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes), explique la position de son parti.

Pourquoi ne pas avoir rejoint le Nouveau front populaire ?

Nous n'étions déjà pas allé avec la Nupes en 2022, car nous sommes diamétralement opposés avec LFI sur les sujets républicains, universalistes et européens. Mais le sujet est aussi stratégique. En s'unissant avec LFI, on favorise les duels entre LFI et le RN,  une configuration qui avait débouché sur deux tiers des duels gagnés par le RN en 2022. Et depuis, je ne pense pas que LFI soit devenu un parti qui suscite un enthousiasme plus important. Au-delà du dénoncement des valeurs, je vois donc le risque d'élection massive de députés du RN. J'appelle donc à préférer l'arc républicain, c'est pour cela que j'appelle à voter au 1er tour pour des candidats de gauche, de centre ou de la droite non-ciottiste dans l'espoir de créer une coalition au soir du 7 juillet.

Plus personne ne peut faire le pari d'une stabilité de la France dans les années à venir. On n'a jamais été dans une situation aussi périlleuse.

Pourquoi ne pas avoir rejoint Ensemble ?

Parce qu'Ensemble a dès le départ voulu incarner un enième ralliement à la majorité présidentielle. Quand on a essuyé une défaite, et créé en suivant une dissolution, le premier réflexe ne devrait pas être d'élargir la majorité mais de créer un front républciain cohérent. Notre proposition est plus proche de celle d'Edouard Philippe : rassembler des femmes et des hommes capables de dépasser leurs partis d'origine, le temps de gérer la crise ouverte par les élections européennes et la dissolution.

Combien de temps cela prendra-t-il ?

On verra. Plus personne ne peut faire le pari d'une stabilité de la France dans les années à venir. On n'a jamais été dans une situation aussi périlleuse. Mais il ne faut pas qu'une crise en engendre une autre. Avoir un pays ingouvernable serait aussi grave qu'une France dirigée par le RN. L'enfermement dans les trois blocs est dangereuse.

Dans combien de circonscriptions le PRG est-il présent ?

Dans une dizaine. Et nous soutenons une quarantaine de candidats de gauche PS et PC, et LR tendance République.

Propos recueillis par Laurent Bernard