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Июнь
2024

Trois films de Sean Baker seront de retour au cinéma cet été

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En attendant la sortie d’“Anora” le 30 octobre prochain, Le Pacte et ARP Sélection s’associent pour ressortir en salles les trois précédents films de Sean Baker.

Le 25 mai dernier, le jury du Festival de Cannes décernait la Palme d’or à Anora lors de sa cérémonie de clôture. Une consécration pour le cinéaste indépendant de 52 ans, qui s’est illustré tardivement sur la scène internationale. En l’espace de huit films, Sean Baker s’est affirmé comme le chroniqueur des parias de l’Amérique contemporaine, dépeignant un univers peuplé de sans-papiers et de travailleur·euses du sexe, afin de tisser une contre-histoire du rêve américain en employant toujours le même modus operandi pour ses fictions : l’immersion.

Avant de pouvoir découvrir Anora à partir du 30 octobre, Le Pacte et ARP collaborent pour ressortir ensemble les trois derniers films du cinéaste américain dès le 24 juillet. 

Tangerine (2015)

Tourné en 24 heures avec des téléphones et un casting composé en majorité de non-professionnel·les, Tangerine offre une plongée aussi burlesque qu’outrancière dans le milieu interlope de la prostitution au cœur du quartier de Tinseltown à Los Angeles, le jour de Noël. Ce cinquième long-métrage suit deux copines transgenres et afro-américaines : Sin-Dee sort de prison et veut retrouver son ami qui l’a trompée, tandis qu’Alexandra nourrit des aspirations de chanteuse. En maniant savamment l’imagerie numérique, le cinéaste s’affranchit de toute contrainte, déployant une caméra mobile pour saisir les corps au plus près et capter l’énergie de la ville avec une intensité hyperréaliste.  

The Florida Project (2017)

Pour son sixième long métrage, le cinéaste poursuit sa peinture de la déshérence des marginaux, en filmant cette fois-ci l’envers du décor de Disneyworld. Il suit à hauteur d’enfant le quotidien de Mooney, une petite fille qui vit avec sa mère dans une chambre du Magic Castle Motel où se côtoie une population hétéroclite de prolétaires sans avenir. Tandis que les adultes sont contraints de passer leur journée derrière les caisses d’un fast-food, les enfants, interdits de séjourner dans le royaume Disney, s’inventent un monde tout aussi merveilleux. La pauvreté filmée se révèle dans une coloration festive, évidemment factice, mais néanmoins libératrice. 

Red Rocket  (2021)

Aux yeux de Sean Baker, le Texas n’apparaît pas plus désirable que le Magic Castle de la périphérie d’Orlando. Dans Red Rocket, le cinéaste américain narre l’opération de reconstruction de Mikey, campé magistralement par Simon Rex, un acteur porno déchu qui rentre dans son Texas natal. Usant benoîtement de son charme manipulateur et libidineux, il parvient à squatter chez son ex-compagne, qui vit chez sa mère dans une espèce de bungalow décati. Son énergie diabolique et ses talents de bonimenteur lui permettent de remonter peu à peu la pente. Sa rencontre avec une jeune serveuse de 17 ans, Raylee dite Strawberry lui offre même l’espoir d’une nouvelle vie dans l’industrie qu’il vient de quitter. En implantant son récit dans les décors de raffineries pétrolières abandonnées, des zones périurbaines miteuses et de longues routes désolées, Sean Baker dépeint sans fard une Amérique minée qui s’apprête à élire Donald Trump.