La série Arte Patience mon amour revient pour une deuxième saison. Après un parcours de PMA qui a bien failli leur coûter leur couple, Alice et Gabrielle s'apprêtent enfin à fonder une famille. Mais quelle famille ?
Deux femmes et un couffin. Patience mon amour revient sur Arte.tv, Instagram (arte_àsuivre) et YouTube pour une deuxième saison qui nous plonge dans l'intimité d'un couple lesbien désireux de fonder une famille. La série de Camille Duvelleroy, qui se savoure comme un paquet de bonbons de 30 épisodes de trois minutes, s'inspire de sa propre expérience de la maternité, navigant entre les injonctions et les diktats du parent parfait. Patience mon amour nous offre un florilège de tranches de vie qui revisite les modèles du couple et dépoussière la notion de parentalité.
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Construire une famille qui nous ressemble
Les trentenaires Alice et Gabrielle vont donner naissance à un enfant, mais comment faire famille ? La question n'est plus de savoir si elles vont pouvoir construire une famille, mais plutôt quel modèle familial elles souhaitent adopter. Trouver sa place, se sentir légitime lorsque notre enfant ne partage pas notre ADN, faire comprendre à notre entourage qu'il n'y a pas qu'une seule façon de faire famille. Patience mon amour explore d'autres modèles : peut-on être à la fois parent et poly-amoureux ? faut-il rester ensemble pour former une famille unie ? faut-il renoncer à ses ambitions pour être une bonne mère ? Petit à petit, de trois minutes en trois minutes, la série déconstruit les schémas familiaux traditionnels et en profite pour faire un pied de nez aux diktats du parent parfait.
Pendant la première saison le couple stagnaient dans un parcours de PMA exténuant en Espagne, puisqu'à l'époque la France ne l'autorisait pas pour les couples de femmes. Malgré leur désir inébranlable de devenir mères, entre la frustration des divers échecs et les difficultés financières qu'ils engendraient, l'ambiance était de plus en plus tendue et a bien failli bouleverser leur projet. Pour la deuxième saison, Camille Duvelleroy reste dans la même temporalité et place son récit avant la promulgation de la loi autorisant la PMA pour femmes célibataires et les couples de femmes en 2021.
Patience mon amour se déroule en 2020, à l'annonce du premier confinement, un contexte propice à l'introspection et aux remises en question, et donne à voir un passé encore très proche de législation lesbophobe. Alice et Gabrielle sont confrontées à l'errance administrative et aux impensés juridiques français concernant le rôle du "parent social". À l'époque, la loi imposait à la mère qui n'avait pas porté l'enfant de l'adopter, et pour ça il fallait obligatoirement se marier. Comment réinventer le modèle familial lorsqu'on doit passer sous les fourches caudines de la norme ?
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Crédit photo : Arte France