Le nul des Bleus devant la Pologne vu par Didier Ollé-Nicolle : "Il va falloir faire beaucoup plus pour la suite"

Didier Ollé-Nicolle (63 ans), l’ex-entraîneur du Clermont Foot, de l'OGC Nice, d'Orléans, ou plus récemment du PSG féminin, livre son sentiment sur la performance des Bleus devant la Pologne (1-1), ce mardi, et sur son Euro.

Un grand match de Skorupski, le gardien polonais, mais on rouvre le dossier "efficacité" ? Oui. Sur le match, il y a une telle différence théorique entre les deux équipes, que normalement, on doit gagner. Par rapport à la maîtrise, à la différence individuelle des joueurs qu’on peut faire à tout moment, au nombre de situations qu’on a eues en fin de première mi-temps et en début de deuxième. Effectivement, on a vu un grand gardien polonais, mais peut-être aussi parce qu’on manque cruellement de justesse dans le dernier geste… On reste sur notre faim, mais comme on reste sur notre faim sur les matchs de préparation de ce championnat d’Europe et ce qu’on voit depuis qu’il a commencé.

C’est ce qui vous déçoit le plus ? Oui, car je reste intimement persuadé qu’on a, sur le plan individuel, un potentiel énorme, en termes de puissance, d’intensité, de vitesse... Il n’y a pas d’équipe en Europe qui a ce potentiel-là, ni ce banc. En termes d’expérience aussi, c’est du très haut niveau.

"Sur le plan collectif, au niveau du jeu, de l’animation, des déplacements combinés, je trouve qu’on est très, très, moyen."

Didier Ollé-Nicolle

Deuxième de poule, anecdotique ou lourd de conséquences ?

Pour les 8es de finale, à la limite, ce n’est pas trop gênant parce que face à n’importe lequel des adversaires qu’on prendra du groupe qui nous concerne (E), ça devrait normalement passer. Bien sûr, en fonction de ce qui a été dit précédemment. Ce sera plus embêtant pour les quarts de finale, où on va se retrouver avec le risque, je pense, de rencontrer soit l’Espagne, soit le Portugal, soit l’Allemagne, les gros calibres de cet Euro. Dans l’autre tableau, il n’y avait pratiquement que l’Angleterre comme grosse équipe. Donc, je pense qu’il valait mieux rester dans ce tableau-là. Mais on ne l’a pas mérité, on a fini 2e.

Ça montre qu’il va falloir faire beaucoup plus pour la suite. Encore une fois, on a le potentiel pour être la meilleure équipe et champion d’Europe, mais il faudra changer totalement d’ingrédients et de mentalité, en termes d’animation et de jeu pour les autres, pour que ça se produise.

Propos recueillis par Jean-Philippe Béal