La folle histoire des paris hippiques
Un peu d’histoire. Chapeauté de façon sauvage par des bookmakers, le monde des paris sur les hippodromes avait quelques relents d’Amérique en pleine prohibition. Très tôt fait, le constat va amener une évolution imaginée par un certain Joseph Oller qui invente en 1891 la mutualisation des paris.
L’année suivante, une loi encadre ces derniers, et met fin à l’arbitraire des bookmakers. Le principe en est simple, toutes les sommes engagées par les participants constitueront la cagnotte qui sera partagée entre les heureux gagnants. En fait, les parieurs jouent les uns contre les autres. C’est le début du pari mutuel.
La législation évolueEn 1930, la législation évolue, les sociétés de course reçoivent l’autorisation de prendre des paris à l’extérieur des enceintes hippiques, le Pari Mutuel Urbain (PMU) est né.
En clair, le PMU est un groupement d’intérêt économique ayant le monopole des paris hippiques dont les activités sont la conception, la promotion, la commercialisation et le traitement des paris sur les courses de chevaux. Il est placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, et du ministère de l’Économie et des Finances.
Depuis la loi sur l’ouverture à la concurrence du marché des jeux d’argent en ligne en mai 2010, il propose aussi des paris sportifs et des jeux de poker en ligne. Mais restons dans le domaine hippique.
Les paris hippiques n’ont cessé d’évoluer. Si au départ, il suffisait de réussir à pronostiquer le vainqueur ou les deux chevaux en tête d’une course pour gagner, le tiercé voit le jour en 1954, tout comme l’apparition des notions de pari dans l’ordre ou le désordre.
Bien d’autres formules vont suivre. Le néophyte a bien du mal à se retrouver parfois dans cette jungle de paris possibles. D’où les conseillers à disposition dans les enceintes hippiques.
Le nombre de points de vente n’a cessé d’augmenter et les techniques d’enregistrement de paris d’être de plus en plus performantes. Il se dit qu’en Normandie, il y aurait plus de points de paris que de bureaux de poste. Avec PMU. fr, il est désormais possible de parier sur toutes les courses organisées, sans même quitter le confort de son canapé. Reste que le spectacle de magnifiques pur-sang à la lutte sur une piste d’hippodrome vaut à lui seul le déplacement.
Il se dit qu’en Normandie, il y aurait plus de points de paris que de bureaux de posteAprès, derrière un pari, il y a donc toujours un gagnant. L’État à coup sûr, un jockey, un entraîneur ou un propriétaire de chevaux, le PMU et un parieur anonyme. Deux euros sur le six…
Quelques chiffres
« Les paris qui sont pris sur l’hippodrome, ce qu’on appelle le PMH, c’est-à-dire le pari mutuel hippodrome, représentent 1,35 million d’euros de prise de jeux, détaille Philippe Bouchara, président de la Société des courses de Vichy. Après, sur le plan national, ça représente un peu plus de 200 millions pris dans toute la France sur l’hippodrome de Vichy. » Pour autant, « ces 200 millions ne vont pas dans nos caisses mais dans celles du PMU et sont redistribués. Déjà, il y a 75 % qui retournent vers les parieurs. Et 10 % vers l’État. »