ru24.pro
World News in French
Июнь
2024

Attal - Bardella - Bompard : les quatre temps forts du débat sur TF1

0

Un peu moins de deux heures de discussions, très souvent tendues. Le premier débat de ces élections législatives anticipées entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard, représentant respectivement le camp présidentiel, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, s’est tenu ce mardi soir. Du pouvoir d’achat aux retraites, en passant par l’immigration ou les déserts médicaux, les trois camps ont défendu leurs propositions à cinq jours du premier tour. Retour sur les principaux temps forts de cette soirée.

Sur les retraites, Attal assure ne pas promettre "la lune"

L’un des premiers sujets saillants de ce débat : la question des retraites et de la réforme mise en place par le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2023. Jordan Bardella l’a de nouveau assuré : en cas de victoire du RN, lui et ses alliés permettront "dès l’automne" à ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans de partir à la retraite à 60 ans. De son côté, Manuel Bompard (LFI) a rappelé la promesse du Nouveau Front populaire d'"abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron et, avant 2027, déposer une proposition de loi pour ramener l’âge de départ à 60 ans".

Des propositions jugées irréalistes par Gabriel Attal. "Je le dis ici : ceux qui vous promettent la lune, qui vous disent qu’ils remettront la retraite à 60 ans, c’est un projet à 40 milliards d’euros qui n’est pas financé. Et qui entraînera un matraquage fiscal pour le financer", a attaqué le Premier ministre sortant.

Passe d’armes houleuse sur le pouvoir d’achat

Autre sujet majeur de discussions entre les trois camps : le pouvoir d’achat. "Vous êtes une arnaque sociale", a notamment fustigé Jordan Bardella visant Manuel Bompard, tandis que ce dernier a expliqué que le Rassemblement national avait "abandonné l’ensemble" de "ses promesses".

Sur la volonté du Rassemblement national de baisser la TVA à 5,5 % sur l’énergie, Jordan Bardella a indiqué que cette mesure coûterait 12 milliards d’euros… contre 17 milliards d’euros, selon Gabriel Attal. "Faites-nous un cours d’économie ! On est là pour boire vos paroles, mais quand on a un bilan de 1 000 milliards de dette, il faut beaucoup plus d’humilité", a répliqué le président du Rassemblement national.

"Je comprends que monsieur Macron ait cherché à vous licencier", cingle Bardella

Gabriel Attal s’est fermement attaqué à la proposition de Jordan Bardella d’interdire des "emplois sensibles" aux binationaux. Le Premier ministre évoque le cas de deux jeunes femmes binationales, une Franco-marocaine et une Franco-arménienne, rencontrées dans la journée qui lui ont dit s’être senties "humiliées" par la proposition du leader du RN. "Elles m’ont dit de vous dire qu’elles étaient offusquées par la mesure sur les binationaux inscrite dans votre programme", a expliqué le locataire de Matignon.

Une attaque à laquelle a peu goûté Jordan Bardella. "Elles existent vraiment ? Vous jouez très mal la comédie", a-t-il lancé au Premier ministre, lui demandant s’il accepterait qu’une personne franco-russe soit à la tête d’une centrale nucléaire. Avant d’ajouter : "Quand je vois le niveau de vos arguments, je comprends qu’on soit réunis là tous les trois, et je comprends que monsieur Macron ait cherché à vous licencier."

Manuel Bompard a de son côté rappelé que "la France s’est construite avec des vagues d’immigration". "Contrairement à ce que vous dites, les immigrés ne coûtent pas de l’argent, mais rapportent de l’argent", lâche-t-il à l’adresse de Jordan Bardella, expliquant que cette proposition "a heurté des millions de Français", a-t-il également dénoncé. "Bien sûr, quand on attribue des emplois sur des postes sensibles, il y a des enquêtes. Mais ça existe déjà. Vous voulez concentrer votre mesure sur ceux qui ont deux nationalités, et laisser de côté les autres".

"Vous allez vous auto-exonérer d’impôts ?", tacle Attal

Jordan Bardella a assuré qu’il sera "le Premier ministre de la paix fiscale", réitérant sa proposition de vouloir "mettre en oeuvre un audit sur les comptes de l’Etat", mais aussi d"exonérer d’impôt sur le revenu les jeunes de moins de 30 ans". Une proposition qui a fait réagir Gabriel Attal, interrogé par son adversaire âgé de 28 ans : "Vous allez vous auto-exonérer d’impôts ?". "Pourquoi un ouvrier de 31 ans paierait des impôts et un consultant ou un trader de 29 ans arrêterait d’en payer ?", a-t-il encore attaqué. Avant d’ajouter que "la réalité, c’est que ceux qui ont entre 30 et 60 ans et qui bossent aujourd’hui devraient avoir peur en vous entendant".