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Июнь
2024

Des rencontres pour imaginer la médecine rurale de demain organisées à Chéniers, dans la Creuse

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Des rencontres pour imaginer la médecine rurale de demain organisées à Chéniers, dans la Creuse

Professionnels de santé, mais aussi habitants et élus, sont invités à réfléchir et à échanger autour de l'installation de soignants en milieu rural, à Chéniers, dans la Creuse, samedi 6 juillet.

« L’installation des médecins a-t-elle encore un avenir » dans nos campagnes ? Cette question posée sans détour est l’intitulé des troisièmes rencontres dédiées à la médecine rurale, qui auront lieu à l’espace de la Culture et des loisirs de Chéniers, le 6 juillet prochain. Un événement proposé par le docteur Claude Landos, qui exerce à la Maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) de La Celle-Dunoise, et le docteur René Nicolas, président du réseau de soignants du nord de la Creuse, Marche Pro Santé.

Ateliers professionnels le matin

« Dans le cadre de ce rendez-vous, ce sont les professionnels de santé qui formulent cette interrogation concernant l'installation de soignants. Ils se réunissent pour y répondre et trouver des solutions qui pourraient être mises en œuvre pour attirer certains de leurs confrères en secteur rural », lance Jean Chezeaubernard, représentant de l’association de développement local Déclic nord Creuse, partenaire de la manifestation aux côtés du centre hospitalier de Guéret, de l’Association des maires ruraux de France et d’une douzaine d’autres organismes, dont la Caisse primaire d’assurance maladie de la Creuse.

Alors que la désertification médicale tend à être considérée comme une maladie incurable pour nombre d’habitants et d’élus d’espaces ruraux, les promoteurs de ces rencontres insistent pour que les décideurs soient davantage attentifs à leurs propositions. Comme le défend Sylanda Laurent, médecin généraliste dans la commune de Genouillac et secrétaire adjointe de Marche Pro Santé  :

Des idées, nous en avons. Et il faut absolument que les institutions les entendent. Elles doivent enfin flécher les financements sur des actions concrètes

Ainsi, le 6 juillet prochain, à Chéniers, une trentaine d’acteurs de la santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, internes…) seront invités à poser leurs diagnostics et à proposer des actions prêtes à l’emploi, dans le cadre d’ateliers de réflexion, de 10 heures à 12 h 30.

Travailler sur l'attractivité 

« Nous voulons soigner l’environnement du soignant », résume Sylanda Laurent. Ce qui passe inévitablement par un focus sur la notion d’ « attractivité ». En se demandant « pourquoi un professionnel va vouloir s’installer dans un territoire pour y exercer », ajoute Julien Villegente, médecin généraliste au centre hospitalier de Guéret.

De multiples leviers sont évoqués : mise en avant d’un cadre de vie, possibilités d’emplois pour les conjoints des soignants, valorisations des offres de loisirs et de services disponibles... Mais seront aussi abordées à Chéniers les « différentes formes d’installations possibles », ajoute Julien Villegente. Et ce dans l'objectif de répondre au mieux aux attentes des patients et des soignants. « Par exemple, aujourd’hui, des médecins exercent à la fois en partie en milieu hospitalier et en libéral », poursuit-il.

Par la voix de Rémi Bouquet, médecin interniste au CH de Guéret, les organisateurs des rencontres insistent d’ailleurs sur la « complémentarité » et la « solidarité » qui existe entre « médecine de ville et médecine hospitalière », deux modes d’exercices « confrontés aux mêmes carences en matière de personnels et en termes de moyens financiers ».

Débats ouverts à tous l’après-midi

Si la journée du 6 juillet mobilisera en premier lieu des soignants, celle-ci s’adresse également au grand public, aux élus et aux institutions. Ainsi, tous sont invités à la restitution des ateliers et à participer à un temps d’échanges, de 14 h 15 à 16 heures.

L’ensemble sera filmé et diffusé en direct sur You Tube, dans l’espoir de toucher le plus grand nombre de personnes. Et, peut-être, inciter de nouveaux professionnels de santé à poser leurs plaques dans nos villages.

François Delotte