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Июнь
2024

Rugby, alcool et viol en réunion : cinq joueurs grenoblois devant la Cour d'Assises de Bordeaux

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Cinq rugbymen, anciens joueurs de Grenoble, comparaissent devant les assises à partir de ce lundi 17 juin à Bordeaux pour une affaire de viol en réunion sur une étudiante lors d'un après-match de Top 14 très alcoolisé en 2017.

Le procès, qui débute à 14 heures et doit s'étaler jusqu'au 28 juin, pourrait faire l'objet d'un renvoi en raison de l'absence d'un des principaux accusés, l'Irlandais Denis Coulson, a-t-on appris auprès de deux avocats de la défense. Selon le quotidien L'Équipe, ce dernier a été victime d'un accident de la circulation la semaine dernière, avec une incapacité totale de travail (ITT) de six semaines. La défense évoque une demande de renvoi ou de disjonction du cas de l'ancien pilier. Outre Denis Coulson, deux autres joueurs doivent comparaître devant la cour d'assises de la Gironde pour viol en réunion, tandis que les deux derniers sont jugés pour non-empêchement de crime.

"Procès de l'alcool"

Les mis en cause plaident le "consentement" de la victime, alors âgée de 20 ans. Les faits survenus dans un hôtel de Mérignac, dans la banlieue bordelaise, remontent à mars 2017, après un match entre l'Union Bordeaux-Bègles et le FC Grenoble. Lors d'une "troisième mi-temps" festive, des joueurs grenoblois avaient croisé la route de plusieurs jeunes femmes avant de revenir à l'hôtel avec la plaignante, V., elle-même très alcoolisée. Quelques heures plus tard, cette dernière disait reprendre ses esprits nue sur un lit, avec une béquille dans le vagin, entourée de deux hommes nus et d'autres habillés. En larmes, elle avait aussitôt dit avoir été victime d'une agression.

Dans un monde du rugby où la problématique de l'alcool a été pointée du doigt dans plusieurs rapports, cette affaire avait fait beaucoup de bruit. "Ce n'est pas le procès de rugbymen violeurs, c'est le procès de l'alcool. Tous ces jeunes qui picolent à s'en mettre dans des états pas possibles, voilà la problématique de ce dossier", veut croire Maître Corinne Dreyfus-Schmidt, avocate de l'Irlandais Denis Coulson.

De son côté, la partie civile espère que le dossier contribuera à une prise de conscience en matière de violences sexuelles. "Le 'phénomène Meetoo' n'a peut-être pas pénétré certaines activités sportives, leur organisation et leur mode de fonctionnement", fait valoir Maître Anne Cadiot-Feidt, l'une des quatre conseils de la victime. "Les clubs ont leurs chartes, claires et limpides. Mais en pratique, il reste encore beaucoup à faire", juge-t-elle.

Avec AFP