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Candidats, blocs politiques, thèmes de campagne... On décrypte les enjeux pour les législatives 2024 en Corrèze

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Candidats, blocs politiques, thèmes de campagne... On décrypte les enjeux pour les législatives 2024 en Corrèze

Pour le premier tour des législatives, le 30 juin 2024, neuf candidats et candidates, répartis en quatre blocs politiques sont sur la ligne de départ en Corrèze. La majorité présidentielle n'en fait pas partie.

La Corrèze n’échappe pas à la recomposition politique express déclenchée par la décision d’Emmanuel Macron, le 9 juin 2024, de dissoudre l’Assemblée nationale.

Dans le département, elle fait une victime : la majorité présidentielle (MoDem et Renaissance) a annoncé qu’elle n’aurait pas de représentant pour le scrutin du 30 juin et 7 juillet. Bousculant tout en 2017, déjà mal en point après les législatives de 2022, le macronisme en Corrèze a tout simplement disparu.

Le bloc d'extrême-droite

Un élément que ne vont pas manquer d’exploiter les deux candidats du Rassemblement national, Valéry Elophe (Brive) et Maïté Pouget (Tulle-Ussel) pour charger les députés sortants, Frédérique Meunier (Brive) et Francis Dubois (Tulle-Ussel) et les qualifier de « supplétifs » du camp macroniste.

L’extrême droite espère profiter du rejet d’Emmanuel Macron et de la dynamique des élections européennes du 9 juin 2024, avec des résultats impressionnants, près de 40 %, sur de gros cantons du bassin de Brive, dont celui d’Allassac qui fait pourtant partie de la circonscription de Tulle-Ussel.

L’expérience de 2022 montre que ce n’est pas garanti : entre la présidentielle (en avril) et les législatives (en juin), plus de 15.000 voix en faveur du RN se sont évaporées en Corrèze.

Mais le délai est cette fois très court et l’hypothèse du RN au second tour sur Brive, le 7 juillet 2024, n’est pas à exclure. Sur Tulle-Ussel, la candidature de Gilles Oguinena, sous l’étiquette Reconquête, risque de compliquer la tâche de Maïté Pouget.

Le bloc droite et centre droit

Frédérique Meunier, comme Francis Dubois, espèrent profiter de la fameuse prime aux sortants et surtout de la mobilisation de l’électorat de la droite et du centre droit.

Sans l’étiquette LR, comme en 2022, ils vont mettre en avant leur ancrage local et le "parti de la Corrèze", même s’il s’agit bien d’un scrutin national. Ils ont derrière eux un solide réseau d’élus (Corrèze demain).

Pour Frédérique Meunier, qui peut profiter de l'absence de candidat macroniste, le poids électoral de Brive est fondamental. Francis Dubois a pour lui la réputation de savoir faire entendre sa différence, en votant, par exemple, la motion de censure contre la réforme des retraites.

Rapidement en rupture avec la ligne d’Éric Ciotti, et son accord avec le RN, les deux candidats vont faire appel à l’héritage chiraquien et tenter d’incarner la "stabilité" face au "chaos", renvoyant dos à dos RN et Nouveau Front populaire.

Le bloc de gauche

Contrairement à 2022, la précampagne a été bénéfique à l’union de la gauche en Corrèze, un rabibochage dans l’urgence.

Élue régionale, plutôt connue en haute Corrèze que dans le bassin de Brive, Amandine Dewaele (EELV) se lance sur la 2e circonscription, espérant profiter de la mobilisation contre l’extrême droite et de celle de toutes les formations de gauche, y compris les plus modestes comme Génération.S ou la Gauche républicaine et socialiste dont le candidat, en 2022, avait réuni 5,12 % des suffrages.

Très présent à gauche, le « réflexe républicain » devra se faire sentir dès le premier tour pour contrer le RN.

Sur Tulle-Ussel, la candidature de François Hollande a créé la surprise au niveau national et a un peu de mal à passer, le PCF corrézien parlant, par exemple, d’un "python à avaler". Pour beaucoup, c'est le candidat qui pourrait profiter de l'absence de représentant de la majorité présidentielle.

Personne ne parie sur une élection dès le premier tour, d’autant que le scrutin est aussi un affrontement indirect avec Pascal Coste, président du Conseil départemental et suppléant de Francis Dubois.

Le pari, c’est de faire renaître la tradition radicale-socialiste d’une circonscription réputée favorable à la gauche ; et au niveau national, de viser la présidence de l’Assemblée ?

Extrême-gauche et vote blanc

Face à ces trois blocs, Lutte ouvrière va crânement tenter sa chance. Le parti trotskiste est à nouveau porté par Marie-Thérèse Coinaud, sur Tulle-Ussel, et Sylvie Sicard, sur Brive. Il y a cinq ans, elles n’avaient réuni que quelques centaines de voix chacune ; peut-être pourraient-elles attirer des électeurs de gauche révulsés à l’idée de voter pour LFI à travers l’union de la gauche.

Le vote blanc sera aussi à surveiller. En 2022, il a dépassé la barre des 5 % en Corrèze. L'élement déterminant sera bien sûr la participation : au premier tour des législatives de 2022, le "parti de l'abstention" était arrivé en tête avec 41,66 % sur Tulle-Ussel et 46,15 % sur Brive. 

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Eric Porte