L’apport du fondateur de La Montagne Alexandre Varenne pour la liberté d’expression
L’analyse des éditoriaux publiés entre le 4 octobre 1919, jour de la création de La Montagne et le 11 février 1947, date du dernier éditorial de son fondateur, situe la dimension de l’action d’Alexandre Varenne, journaliste engagé et éditorialiste enflammé.
Sa liberté de ton et son engagement sans faille au service du « bien public » demeurent une exception dans le monde de la presse et de la politique avec un legs de quelques milliers d’éditoriaux, témoignages d’une carrière guidée par l’humanisme.
En ce début de XXIe siècle marqué par un affrontement entre les populistes et les élites, le propos de Varenne n’a pas pris une ride. Publiés en Une de La Montagne, ses textes ne se limitent pas à séquencer la marche du monde par des incantations.
Valeurs constantesL’ancien compagnon de Jaurès, devenu plus tard avocat de Blum et Zay, préfère user de sa connaissance du monde politique en poursuivant sans relâche le chantier de la construction d’une société de progrès. Son écoute permanente des lecteurs et sa connaissance de la marche du monde nourrissent chaque jour une ligne éditoriale inventive.
Toujours, Varenne part et repart des faits, ne transige pas avec eux. Puis il les commente et, souvent, pousse plus loin par l’analyse. L’indépendance du journaliste et celle du patron de presse précèdent régulièrement l’action politique et l’éclairent.
Conférence publique organisée sous l’égide du Grand Orient de France par le cercle philosophique et culturel Fraternité Arverne, vendredi 31 mai, à 19 heures, salle des fêtes, place de la mairie, à Murol (Puy-de-Dôme). Conférencier Jean-Yves Vif, ancien rédacteur en chef de La Montagne, éditorialiste et enseignant en journalisme.
Trop méconnu, Varenne le fondateur de La Montagne s’inscrit pleinement dans le grand mouvement de liberté d’expression et de liberté de la presse qui marque les républiques françaises depuis la révolution. Ainsi, le député Varenne a-t-il joué un rôle primordial dans la création du statut des journalistes en 1935, plaçant au premier plan de la réflexion l’arme éthique et déontologique.
De sa création à la Libération, comment le journal La Montagne a défendu les valeurs humanistes
En 1948, la liberté d’expression de la déclaration des droits de l’homme est réaffirmée par l’ONU en lien avec les réflexions de Varenne décédé un an plus tôt. Au XXIe siècle, les outils numériques et la force des réseaux sociaux bousculent le rôle de la presse et du journalisme souhaité par Varenne. Mais son grand dessein de la liberté d’expression en étroite communion avec la liberté de la presse demeure d’actualité.
Varenne le républicain humaniste était attaché à une vision résolument réformiste et progressiste de la société, laquelle implique sans doute que l’éducation au numérique constitue un enjeu majeur.