Léo Pazzé, photographe animalier, expose jusqu’au 22 juin
Java est le deuxième pays au monde en termes de biodiversité. Un aspect étudié par le Gannatois Léo Pazzé, médiateur scientifique et photographe animalier, qui expose son travail, au Pavillon Delarue, au cœur du magnifique Jardin public de Gannat, jusqu’au 22 juin.
Java, en Indonésie, est avec 150 millions d’habitants l’île la plus peuplée de la planète. Jakarta, sa capitale, est une mégalopole battant tous les records en termes de gratte-ciel et d’expansion urbaine.
Java est aussi le deuxième pays au monde en termes de biodiversité. Ses forêts tropicales, ses mangroves et ses savanes abritent un nombre incroyable d’espèces endémiques.
Braconnage et déforestationCes deux aspects contradictoires ont été étudiés de près par le Gannatois Léo Pazzé, médiateur scientifique et photographe animalier. Avec son collègue zoologue Julien Brethiot, il a passé plus d’un mois, fin 2023, au Centre de préservation de la biodiversité de Cikananga, dans l’ouest de l’île.
Une superbe exposition photo est visible au Pavillon Delarue, et à l’occasion de la Fête de la nature, les deux amis l’ont inaugurée, mercredi, par une conférence.
Avec ses 14 hectares, le Centre de Cikananga est le plus grand d’Indonésie. C’est aussi un site clé pour la biodiversité et contre le braconnage. Il emploie deux vétérinaires qui ont fort à faire pour soigner les animaux sauvages victimes du braconnage qu’on leur amène. Des soigneurs locaux complètent leur action, de même qu’un centre de reproduction pour les animaux en voie d’extinction et des fermes fournissant de la nourriture aux pensionnaires.
Reflet de la faune de l’île, la faune du centre est très variée : orangs-outangs, macaques, loutres, porcs-épics, léopards, pangolins, cerfs, mais aussi crocodiles, serpents, tortues, aigles, calaos, cacatoès, casoars… Tous ces animaux ont été braconnés pour devenir des animaux de compagnie, et arrivent au Centre dans des états parfois désastreux. Le but est de les soigner et d’assurer leur « réhabilitation » dans le milieu naturel.
Une faune riche mais en danger« La faune de Java est en butte à quatre menaces », alertent les deux scientifiques : la déforestation induite par la démographie galopante, avec des cultures sur brûlis ; le changement climatique qui diminue le rendement des rizières et nécessite de nouveaux terrains ; le braconnage qui alimente le marché de Jakarta en animaux de compagnie ; et, enfin, les espèces invasives qui concurrencent les espèces locales.
Léo est intarissable sur la faune des mangroves du nord de l’île, du mont Pangrango, volcan inactif, de la forêt tropicale humide, mais aussi sur les animaux vivant dans les rizières, sur les plages et même dans les grottes.
L’avenir de cette faune est-il désespéré face à une démographie galopante ? Quelques motifs d’espoir subsistent, avec le retour d’un oiseau, la possible réapparition du tigre de Java qu’on croyait disparu, la plantation de palétuviers dans les mangroves, et la naissance en Centre d’un bébé rhinocéros de Java.
En attendant le documentaireL’exposition photo est visible au Pavillon Delarue, à Gannat, jusqu’au 22 juin, les mercredis, samedi et dimanche, aux horaires d’ouverture du Jardin Public, c’est-à-dire toute la journée.
« Et le documentaire devrait être visible début 2025 », annonce Léo Pazzé. Si l’on en croit la bande-annonce, le spectacle vaudra la peine d’être vu.