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Май
2024

Affaire Valentin Francy : la famille demande une contre-expertise psychologique de l’agresseur présumé

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«Dubitatif », c’est l’état d’esprit dans lequel se trouvent les parents de Valentin Francy, tué de plusieurs coups de couteau, il y a un an, en mars 2023, dans le XVIe arrondissement à Paris. En mars de cette année, le couple s’est rendu à Paris dans le bureau du juge d’instruction, pour écouter les conclusions de l’experte psychiatre, qui a conclu à une altération globale du discernement du livreur ayant agressé mortellement le jeune homme.

« L’experte a maintenu sa position en expliquant que le mis en cause, schizophrène, n’avait eu aucun problème entre 2019 et 2023. On nous a aussi expliqué qu’en 2019, il avait été suivi par un CMP (centre médico-psychologique) mais que dans ce cadre, il n’avait aucune obligation de montrer qu’il suivait bien son traitement, et l’institut n’était pas obligé de faire un suivi du patient non plus. En gros, on a un malade mental que l’on a laissé comme cela dans la nature. Comment cela a-t-il pu être possible ? », interroge Fabien Francy, père du jeune homme victime.

Les failles d’un système de prise en charges 

Pour la famille, l’affaire de Valentin révèle les failles d’un système de prise en charges des maladies mentales en France. « L’experte a reconnu elle-même qu’il y avait un problème systémique de la prise en charge et dans le suivi de ces patients. »

Un chiffre illustre la problématique. Pour les cas les plus graves, il n’y a en France, selon l’ARS, qu’une dizaine d’UMD (unité pour malade difficile) répartie sur le territoire, pour seulement 640 places disponibles. « Mais pour aller en UMD, où il y a une vraie prise en charge, il faut une demande de la famille, du préfet, ou que le malade ait commis un crime ou un délit. Dans le cas de Valentin, son agresseur était isolé car il avait fui Madagascar, et il vivait seul avant de s’attaquer à Valentin », déplore le père de Valentin, qui ne souhaite pas entendre parler de « la faute à pas de chance ».

Une contre-expertise demandée

Le couple corrézien, qui s’étonne aussi que l’expertise médicale soit intervenue plus de trois mois après le jour de l’agression de Valentin, a décidé de demander une contre-expertise psychiatrique. Les résultats devraient être connus dans le courant du mois de septembre.

En fonction des suites judiciaires données, les parents du jeune corrézien annoncent que si les poursuites étaient abandonnées contre le meurtrier présumé de leur fils, ils attaqueraient en justice l’État pour ses manquements. « Nous avons pris contact avec d’autres parents de victimes », a expliqué Fabien Francy.

Pierre Vignaud