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Май
2024

Un réseau de ressortissants brésiliens travaillant avec de faux papiers démantelé dans l'Allier

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Le procureur de la République de Montluçon vient d'annoncer, ce vendredi 17 mai, dans un communiqué, la mise en examen de plusieurs individus et de deux sociétés basées en Moselle et en Ardèche qui mettaient à disposition d'un abattoir de l'Allier des ressortissants brésiliens munis de faux papiers portugais.

Un signalement en avril 2023

Tout commence début avril 2023. Une personne se présente au commissariat de Montluçon pour dénoncer des faits de traite d'êtres humains dans le cadre de l'emploi de travailleurs étrangers sur le site d'un abattoir de l'Allier. 

Selon cette personne, à leur arrivée en France, des ressortissants brésiliens seraient pris en charge par un réseau et conduits directement à Limoges. Là, moyennant 300 euros, un homme, d'origine brésilienne lui aussi, les accueillait pour qu'ils puissent obtenir de faux papiers portugais. Faux papiers qui devaient leur permettre d'être embauchés dans un abattoir. Une femme brésilienne, elle, se chargeait de réaliser les démarches administratives auprès de la préfecture.

Grâce à ce signalement, une enquête préliminaire est ouverte et confiée à l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants de Lyon. 

Premières investigations et ouverture d'information judiciaire

Selon le communiqué du parquet, ces premières investigations auraient permis de confirmer les faits et auraient également mis en lumière l'implication de deux sociétés basées en Moselle et en Ardèche. Ces dernières auraient ainsi employé les salariés étrangers pour les mettre à disposition de l'abattoir bourbonnais. 

En parallèle, l'enquête de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants de Limoges aurait permis d'identifier l'homme, encore un Brésilien, suspecté de fournir les faux papiers portugais.

Suite à ces investigations, une information judiciaire est ouverte en octobre 2023 pour aide à l'entrée ou au séjour irrégulier d'un étranger en France en bande organisée, emploi en bande organisée d'étrangers non munis d'une autorisation de travail salarié, ainsi que pour faux et usage de faux documents administratifs.

De premières interpellations en mars

Après des mois d'enquête, permettant d'identifier différents individus suspectés d'appartenir à ce réseau, deux vagues d'interpellations ont lieu. 

D'abord le 25 mars 2024. Où la personne soupçonnée de réceptionner les Brésiliens à Limoges est arrêtée en compagnie d'un individu porteur d'une fausse carte d'identité portugaise. Des perquisitions sont réalisées et il est retrouvé à son domicile quatre fausses cartes d'identité. Auditionné, le mis en cause aurait reconnu avoir fourni de faux papiers à une vingtaine de personnes. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire. 

Une deuxième vague d'interpellations

Une deuxième vague d'interpellations est lancée le 14 mai 2024. Là, sept personnes étrangères avec de faux documents d'identité, travaillant pour l'abattoir de l'Allier, sont contrôlées. Ayant toutes été mises à disposition par les deux sociétés de sous-traitance de Moselle et d'Ardèche, ces dernières ont été mises en examen.

Cinq autres personnes ont également été interpellées les 15 et 17 mai, pour leur implication présumée à différentes échelles dans ce réseau. Présentées au juge d'instruction, elles ont été mises en examen et placés sous contrôle judiciaire. Selon le parquet de Montluçon, au cours des différentes perquisitions, 29.035 euros en numéraire ont été saisis ainsi que deux véhicules. Des saisies ont également été opérées sur les comptes bancaires des sociétés mises en examen. 

Laura Morel