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Май
2024

En Creuse, des associations se mobilisent pour aider une jeune femme sans papiers

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Une dizaine de sacs au sol. Une poussette que chacun essaie tant bien que mal de plier pour qu’elle rentre dans le coffre d’une voiture. Trois valises aussi, toutes cabossées, remplies de vêtements qu’on lui a donnés. Et puis, des bénévoles, désemparés, qui tentent de trouver les mots pour lui apporter un peu de réconfort. En vain.

Une demande d’asile déboutée

« Mais elle va aller où ? ! Elle est enceinte, c’est pas humain », regrette sa voisine de chambre, qui éclate en sanglots dans les bras d’une des bénévoles venue en soutien hier matin sur le parking de l’hôtel. Une jeune femme d’une trentaine d’années, qui a souhaité conserver l’anonymat, d’origine guinéenne, a dû quitter le logement d’urgence dans lequel elle vivait depuis un mois et demi avec ses deux enfants, dont l’un est scolarisé à Guéret.

« On essaie de trouver une solution pour qu’elle ne soit pas à la rue ce soir, explique Pierrette Bidon, membre du réseau Éducation sans frontières. Elle ne peut plus disposer des places d’urgence en Creuse octroyées par le 115. Et pour obtenir de l’aide d’urgence dans un autre département limitrophe, il faut qu’elle soit dans la zone en question pour téléphoner. Ce n’est pas réaliste, d’autant qu’il n’y a aucune garantie qu’elle trouve un logement d’urgence ailleurs », déplore la bénévole, régulièrement confrontée à ce genre de situations.

Une solution espérée

Le 2 mai déjà, elle avait été sommée de quitter le logement proposé par le 115, avant qu’une solution provisoire puisse être trouvée, quelques semaines après que sa demande d’asile a été déboutée. « Avec la nouvelle loi, c’est devenu difficile d’avoir un titre de séjour. Par exemple, pour l’avoir, il faut fournir 12 mois de bulletins de paie, alors qu’on leur dit qu’ils n’ont pas le droit de travailler sans titre de séjour », expliquent les bénévoles du Secours Catholique et du Secours Populaire, présents eux aussi. « Il faut aussi un certificat d’hébergement et exercer un travail parmi une liste de métiers en tension, qui est modifiée tous les ans par l’État », ajoutent-elles. Hier toute la journée, des associations se sont mobilisées pour tenter de lui trouver un toit.

Les militants de RESF Creuse continuent de se mobiliser contre la loi Asile et immigration