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Май
2024

Cour criminelle de la Corrèze : l'octogénaire coupable d'avoir violé ses arrière-petites-filles condamné

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Une famille digne, qui, durant trois jours d’audience, a ravalé ses larmes et sa colère?; de l’autre côté de la salle d’audience, un octogénaire accusé du viol et d’agressions sexuelles de ses deux arrière-petites-filles entre 2017 et 2022 dont le repentir fut tardif.

Rares sont les audiences criminelles où, arrivé au terme des débats, aucune lueur d’humanité n’a point. Ce mercredi 15 mai, la cuirasse de l’accusé de 82 ans s’est finalement fissurée dans les derniers instants de son procès. L’homme qui a fini par demander pardon a été condamné à 11 ans de réclusion criminelle.

Propos insupportables

La veille, jeudi 14 mai, l’accusé avait multiplié les propos insupportables au sujet des deux victimes, âgées de 10 et 6 ans au moment des premiers faits. Aux détails difficilement soutenables des viols et agressions sexuelles répétées sur les fillettes, il s’était expliqué par des nuances sidérantes. La plus jeune, abusée sur le site familial des vacances à l’île de Ré?? « C’est elle qui attendait que les mamans partent aux courses pour venir dans ma caravane. » L’aînée?? « Une allumeuse », a repris avec agacement dans sa plaidoirie Me Christine Marche, avocate des deux mineures. « À ce procès de l’horreur, on aurait aimé entendre l’accusé dire aux victimes : “je n’aurais jamais dû vous faire ça” ou au moins un “pardon pour ce que je vous ai fait”. Mais rien, nous n’avons rien entendu. »

Une absence de repentir de l’octogénaire, imperturbable et regard fixe, qu’a également pointé du doigt Me Chloé Sanchez, avocate des deux mamans : « L’une des deux femmes que je représente est partie de la salle hier, ce que l’on a entendu était insupportable. » Elle a aussi évoqué cette terrible culpabilité qui ronge ses deux clientes : « Aujourd’hui, elles se disent qu’elles n’ont rien vu, qu’elles n’ont rien pu faire pour protéger leurs filles. Et que dans la maison familiale de l’arrière-grand-père où tout le monde se réunissait, pendant qu’elles buvaient le café dans le salon, ce dernier abusait leurs enfants dans la petite pièce d’à côté. »

Une peine en deçà des réquisitions

C’est à Me Noël Coulaud, conseil de la défense, qu’a échu la tâche difficile de tenter de souffler un peu d’humanité sur la fin des débats. « Je porte la voix de quelqu’un qui n’a pas la structure intellectuelle de vous et moi. Peut-être aussi qu’il ne comprend pas, qu’il a trop honte. »

Jugeant, comme l’avocat général qui a requis 14 ans de réclusion criminelle, que les faits étaient bien établis, la cour a logiquement condamné le retraité. Peu avant, il avait, la voix étranglée par un sanglot, fini par formuler des regrets : « Je demande pardon »…

Julien Bachellerie