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Май
2024

Haute-Loire : une avancée dans le vieux dossier de la RN 102

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Si la construction de l’axe express à deux fois deux voies - ou liaison entre l’A 75 et Brioude -, est sur les rails, si une étape majeure est en passe d’être franchie, le volumineux dossier de la RN 102 est encore loin d’être bouclé. Le député de la deuxième circonscription de la Haute-Loire, Jean-Pierre Vigier (LR) qui a fait de cette question l’une de ses priorités en convient tout en constatant : « On vit une avancée dans un dossier vieux de 40 ans ». Ou encore : « L’échéance de livraison avant la fin de l’année d’une partie de la nouvelle liaison sera tenue. La mise en service de la section courante est envisagée pour fin septembre prochain. Les travaux d’assainissement de surface ont bien avancé ».Le dépassement est possible à la sortie du bourg.?

Cet aménagement va permettre de désenclaver non seulement le Brivadois, mais tout l’ouest de la Haute-Loire, et de résoudre un grave problème de sécurité dans la traversée d’Arvant. « Grâce au financement de la Région Auvergne Rhône-Alpes de 20 millions d’euros, on a pu réaliser cette opération. On risque de terminer au total à 70 millions d’euros au lieu de 60 millions », avance l’élu, qui est toutefois bien conscient qu’il ne faut pas s’arrêter au milieu du guet, qu’il va devoir remettre sur le métier encore longtemps son ouvrage. Il a fait de la route depuis bientôt douze ans une de ses priorités.

L’aménagement de la RN 102 relève de la compétence de l’État avec, en ligne de mire, une mise à disposition de la gestion de la route à la Région (dans le cadre de la loi 3 DS) qui serait effective à partir de janvier 2025, mais qui a pris du retard. Cette « rétrocession » est prévue sur cinq ans. « Ce dispositif devrait permettre d’accélérer les travaux, avec toujours un cofinancement de l’État », espère le député Vigier.

Si une mise à deux fois deux voies sur l’itinéraire Le Puy-en-Velay/Brioude ne semble guère envisageable, des créneaux de dépassement sont en revanche possibles. Le prochain contrat de plan État/Région doit tenir compte d’un début d’aménagement. « Les grandes masses financières sont définies au niveau régional, une signature est attendue courant mai », annonce Jean-Pierre Vigier. Reste à chiffrer les opérations dans chaque département. Le prochain contrat de plan doit permettre de régler les opérations en cours. Sans doute les 10 millions supplémentaires du contournement d’Arvant.

Vers une inscription du projet de Coubladour au contrat de plan

« Je souhaite que l’on inscrive dans ce nouveau contrat au moins un créneau de dépassement, celui de Coubladour dans le sens Le Puy/Brioude », indique le parlementaire. Peu après le giratoire de Loudes est envisagé ce premier créneau de dépassement d’un kilomètre. Jean-Pierre Vigier argumente : « Les automobilistes sont bien prêts à rester quelques minutes derrière un camion, mais pas un quart d’heure comme c’est le cas actuellement ». Une fois franchi le giratoire de Coubladour il reste encore 35 km à faire avant de parvenir à la déviation de Brioude. Un tel créneau peut représenter au minimum entre 3 et 5 millions d’euros pour élargir l’emprise de la route actuelle, mais sans ouvrage d’art à réaliser et peu de contraintes environnementales selon la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Les études de conception détaillées ont débuté. Le dossier de DUP (Déclaration d’utilité publique) devrait être déposé à l’automne 2024.

Un deuxième créneau serait créé après Saint-Georges-d’Aurac, en ligne droite. Dans le sens Brioude/Le Puy, l’objectif est de prolonger d’un kilomètre environ l’aménagement de Sainte-Eugénie-de-Villeneuve. Le quatrième se situerait à la sortie de Vieille-Brioude avec prolongement de la deux fois deux voies d’un kilomètre.

La réalisation de ces créneaux de dépassement se fera progressivement. Celui de Coubladour, qui apparaît comme acquis, pourrait voir le jour en 2025 ou 2026. La Région a déjà prévu 3 millions d’euros pour les travaux. Jean-Pierre Vigier, aussi conseiller au sein de la collectivité, y voit « un acte fort ». Les aménagements routiers s’inscrivent dans le temps long. La présentation de ces mêmes créneaux de dépassement avait eu lieu en préfecture de la Haute-Loire il y a déjà deux ans.Le député Vigier va plus loin puisqu’il veut accélérer la réalisation du dangereux carrefour de Pradelles, jonction entre la RN 102 et la RN 88, en l’inscrivant également dans le contrat de plan.Un passage de la gestion de la RN 102 à la Région pourrait accélérer les aménagements nécessaires.

Il parle enfin d’engager les études pour le contournement des Baraques sur la RN 88 sud, à la sortie de la ville préfecture. Les élus du secteur, en particulier le maire de Cussac-sur-Loire, Rémi Barbe (et avant lui son prédécesseur, Jean-Pierre Brossier) ne manquent jamais l’occasion de rappeler l’urgence d’un aménagement dans le prolongement de la déviation du Puy.

La RN 102 a trop longtemps été le parent pauvre des routes en Haute-Loire. Les créneaux de dépassement contribueraient à fluidifier le trafic routier entre Le Puy et la sous-préfecture, améliorer la sécurité, faciliter le développement économique en particulier sur les zones d’activités de Lempdes-sur-Allagnon ou de Paulhaguet.

La nationale, un poumon économique

Des aménagements qui permettent aussi de faire l’économie de contournements en particulier les communes de Fix-Saint-Geneys et Saint-Georges-d’Aurac. Le maire de cette dernière localité, Alain Garnier, a toujours refusé d’entendre parler de contournement. « Les 9.000 véhicules par jour dont 10 à 12 % de camions ne sont pas un problème. Un contournement impacterait la vie locale et ne ferait qu’isoler la commune », estime l’édile.

Saint-Georges-d’Aurac, riche de son tissu artisanal veut aussi dynamiser le commerce. Le bar-tabac presse dont la mairie s’est rendue propriétaire des murs, va rouvrir dans quelques jours. Son avenir commercial dépend de la RN 102. Le maire pointe néanmoins du doigt le besoin d’améliorer la sécurité dans le débouché des voies communales sur la nationale que doivent emprunter des engins agricoles à l’entrée et à la sortie du bourg.

Philippe Suc