France : deux policiers blessés par balle lors d’une garde à vue, la profession sous le choc
«Nous pensons fort à nos deux collègues en espérant de tout cœur qu’ils s’en sortiront.» La secrétaire nationale du syndicat Unité (ex-Unité SGP Police-Force ouvrière) Linda Kebab n’a pas caché son émotion quelques heures après l’attaque de deux de ses collègues dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Le 9 mai au soir, vers 22h30, un individu a tiré sur deux fonctionnaires de police. Arrêté une demi-heure plus tôt pour avoir «porté des coups de cutter à une femme», l'agresseur s'est saisi de l'arme de service de l'un des policiers «au moment de sa prise en charge» au commissariat, a relaté devant la presse le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.
Ce dernier a précisé, ce 10 mai sur France Info, que le pronostic vital d’un des deux agents demeurait engagé.
Drame. Il n’y a pas de petite mission, de véritable routine, même jusque dans les locaux de police.
— Linda Kebbab (@LindaKebbab) May 9, 2024
Un homme interpellé pour violences aggravées et emmené au commissariat de Paris 13. Une saisie d’arme.
2 policiers blessés par balle.
Sans entrer dans les détails qui n’ont pas…
Selon le site d’information policière Actu 17, l'un des policiers a été atteint au thorax, le second à une jambe. Quant à l’agresseur, il a été «neutralisé». Touché au thorax, son pronostic vital n'est pas engagé.
«Les policiers sont en danger même à l’intérieur de leur commissariat»
Outre Linda Kebab qui parle de «drame», les syndicats de police ont fait part de leur soutien à leurs collègues. Le SCSI, le syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure, affilié à la CFDT, a ainsi publié un message de soutien pour les agents attaqués ainsi qu’à leur famille.
#APN@alliancepolice apporte son soutien à nos 2 collègues très grièvement blessé par balles cette nuit dans les locaux du #CP13#Paris par un individu leur ayant tirer dessus.
— Fabien Vanhemelryck (@vanhemelryckfab) May 10, 2024
Les policiers sont en dangers même à l'intérieur de leur commissariat.
Le choc d'autorité, c'est… https://t.co/nWNE6MzChI
«Le métier de policier n’a rien d’anodin, c’est au péril de leur vie que les policiers interviennent quotidiennement», a rappelé Unsa Police. Le syndicat Alliance Police nationale s’est montré plus incisif. «Les policiers sont en danger même à l’intérieur de leur commissariat. Le choc d’autorité, c’est pour quand ?», a déclaré son secrétaire général, Fabien Vanhemelryck, sur le réseau social X (ex-Twitter).
La droite dénonce «la montée de la barbarie»
Prônant également un «choc d’autorité», le président des Républicains (LR) Éric Ciotti a pris la défense de la police et s’est inquiété face à ce qu’il nomme «la montée de la barbarie». «Cet énième acte est l'illustration nouvelle de l'ensauvagement généralisé qui règne dans le pays», a déclaré sur le plateau de France Info le porte-parole des LR Guilhem Carayon.
«Toute la France est derrière vous pour que vous nous reveniez très vite», avait réagit à l'annonce de cette «terrible nouvelle» Matthieu Valet, commissaire de police en disponibilité et ancien porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, aujourd'hui candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement nationale. «Aujourd'hui, tout est à risque dans la police», a pour sa part déploré l’eurodéputé Gilbert Collard.
Soutien aux deux policiers blessés cette nuit dans un commissariat. Les policiers ont payé une nouvelle fois un lourd tribut pour la sécurité collective face à la montée de la barbarie. https://t.co/vXuUH1uack
— Eric Ciotti (@ECiotti) May 10, 2024
À gauche, la députée écologiste Sandrine Rousseau a exprimé sur LCI «toute sa solidarité et son soutien» aux deux policiers blessés et à leurs collègues. Se disant elle-même «très choquée» après le drame dans ce commissariat de sa circonscription, la députée a assuré qu'elle se rendrait sur place dans la foulée.
Le parquet de Paris a fait savoir à l’AFP que trois enquêtes étaient ouvertes. Deux ont été confiées à la 3e Division de police judiciaire (DPJ), l'une pour «tentative de meurtre» et l'autre pour «tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique». Quant à la troisième enquête, celle-ci a été confiée à l'IGPN, la «police des polices», pour «violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique», comme il est d’usage lorsqu'un policier fait usage de son arme.