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Май
2024

Originaire de Haute-Loire, Amélie Delabre rêve de Ligue des Champions

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Depuis Collat, d’où elle originaire, Amélie Delabre en a fait du chemin. Après une première licence à Paulhaguet puis à Brioude, elle fait aujourd’hui le bonheur d’Anderlecht, en Belgique, après avoir passé trois ans à Saint-Étienne, puis cinq, à Metz.

Après la victoire de son club le week-end dernier face à Louvain (0-1), l’Altiligérienne et son équipe sont à trois matchs de remporter le championnat et de se qualifier en Ligue des Champions. Avant cette échéance, l’attaquante de 23 ans a fait le point sur sa belle saison et ses ambitions.

Il y a un an vous quittiez Metz, en D2 Féminine, pour rejoindre Anderlecht. Pourquoi ce choix ?

J’avais plusieurs touches en Italie et en Espagne. Ensuite, Anderlecht est venu avec l’opportunité de jouer la Ligue des Champions, ce qui était un rêve pour moi (elle a joué les barrages en début de saison, une expérience qui s’est soldée par une défaite 0-3 contre Brann, NDLR). J’ai aussi eu un bon contact avec l’entraîneur et j’ai aimé le projet que l’on m’a proposé, c’est ce qui m’a convaincue. Je passe une super année et cela confirme mon choix.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le championnat belge ?

Le niveau est un peu plus faible qu’en France. Il y a trois clubs, Anderlecht, Louvain et la Standard qui pourraient rivaliser avec le haut de tableau de la D1 française. Mais la Belgique est un petit pays, alors il y a vite des différences de niveaux avec des clubs plus faibles.

Pensiez-vous faire une telle saison, avec le titre de meilleure buteuse et de meilleure recrue ?

C’est une belle surprise et cela coïncide avec la fin de mes études de droit. Cette année a été la première saison où je pouvais vraiment me consacrer au foot. C’était donc un peu la nouveauté et j’ai senti que mon niveau augmenter beaucoup. Je me sens très bien dans l’équipe et ça se ressent sur le terrain.

C’est super d’avoir un club comme Le Puy qui fait un beau parcours en Coupe de France. J’étais très contente pour elles

Après votre victoire contre Louvain (0-1), le titre est désormais à porter de main ?

Il reste trois rencontres à jouer, il faudra être sérieuse, mais j’ai confiance. On a fait tout ce qu’il fallait depuis le début de la saison et on est sur une dynamique très positive. Alors, il n’y a pas de raisons que nous ne soyons pas championnes.

Un titre qui vous amènerais à jouer la Ligue des Champions.

Exactement. Nous pourrions jouer les barrages, comme nous l’avons fait cette année. Nous avions perdu, mais j’ai le sentiment que si on le refait l’année prochaine, ce sera différent. Quand je vois notre progression au cours de l’année, je me dis que si l’on garde notre effectif, on a les chances d’y arriver. L’objectif sera de passer cette étape et de se qualifier pour les poules.

Justement, après votre belle saison, allez-vous rester à Anderlecht ?

Pour l’instant, j’y suis bien et j’ai un contrat de deux ans. Je fais une super saison, alors il y a des offres. Mais le club m’a fait confiance et j’ai envie de le lui rendre en réalisant une deuxième belle année ici. Et après... on verra. Je suis bien à Anderlecht donc je n’ai pas trop envie de partir.

C’est votre première expérience à l’étranger. Qu’en retenez-vous jusqu’ici ?

Partir à l’étranger c’est quelque chose que je conseille, même si c’est pour autre chose que le foot. C’est l’occasion de découvrir une autre culture et de prendre en maturité en étant loin de sa famille et de ses amis. J’aimerais faire d’autres pays par la suite, comme l’Espagne ou l’Italie voire les États-Unis. Cela me permettra de voyager, d’apprendre des langues et le foot offre la possibilité de le faire avec plus de facilités.Amélie Delabre a fini meilleure buteuse de la phase régulière avec 14 buts. Photo Maarten Straetemans

Les États-Unis, c’est un peu le rêve de toute joueuse de football ?

C’est le pays qui a lancé le foot féminin. Les mentalités sont différentes, les stades sont pleins, les moyens sont supérieurs. J’ai des amies qui y sont allées et forcément ça donne envie.

Plus proche de nous, vous êtes originaire de Collat : quel lien gardez-vous avec la Haute-Loire ?

Je reviens toujours une semaine à Noël et une autre en été. Si je pouvais revenir plus souvent je le ferais, mais ce n’est pas facile avec mes entraînements quotidiens. Cela dit, ça fait du bien de rentrer et de revoir mes proches.

Avez-vous pu suivre le parcours des joueuses du Puy en Coupe de France ?

Je l’ai vu et on m’en a beaucoup parlé. C’est super d’avoir un club comme Le Puy Foot qui fait un beau parcours en Coupe. J’étais très contente pour elles. C’est une très bonne chose pour le club et la région.

Plus largement, quel regard portez-vous sur le développement du football féminin ?

Quand j’étais petite, j’étais la seule fille. Aujourd’hui, il y en a beaucoup plus et, dans tous les clubs, il y a des équipes féminines. C’est une très bonne chose. Il y a aussi le fait que lorsque l’on gagne en visibilité, les petites filles peuvent s’identifier à des joueuses ce qui leur donne envie de jouer au foot.

Et en Belgique, qu’en est-il ?

Je pense que cela va dans le même sens que dans les autres pays européens. J’ai cru comprendre qu’il y avait un peu de retard, mais cela est en train d’être rattrapé avec une progression énorme, ces dernières années. Le championnat se professionnalise et gagne en visibilité.

Une visibilité qui pourrait vous ouvrir des portes, notamment en Équipe de France, où vous avez connu des sélections en jeune ?

Cela serait le Graal et c’est mon rêve, mais pour l’instant je n’y pense pas car c’est encore loin. Je préfère me concentrer sur mon club. Si jamais j’ai l’occasion d’y aller ça sera avec beaucoup de plaisir.

Guillaume Chorin