"Elle a accompagné ma maman jusqu'au bout" : l'histoire de ce chat errant qui vit au chevet des patients en Ephad
À Courpière, l’Ehpad des Papillons d’Or accueille 103 résidents sur trois étages. Une 104e, elle, se balade sur tous les niveaux de l’établissement, et change tous les soirs de chambre. Ou presque.
C’est confortablement installée dans le fauteuil marron de la chambre 204 que se trouve l’habitante la plus populaire de la maison de repos. Deux yeux verts, quatre pattes, et un pelage tigré lustré par les caresses. Depuis cinq ans, Miquette a établi ses quartiers dans l’établissement courpiérois. "C’est elle qui nous a choisis", explique dans un sourire Nathalie Longen. La coordinatrice de la vie sociale de l’Ehpad a été la première à faire rentrer le chat, alors errant, dans l’établissement.
Je l’ai vue à la fenêtre, et quand je l’ai prise dans mes bras, je lui ai dit : si tu es gentille, tu es sauvée.
C’était en 2019. Depuis, les rôles se sont inversés. Finalement, c’est l’animal qui sauve un peu les patients, par sa présence. "Miquette est vraiment un membre à part entière des Papillons d’Or." Et quand on voit la joie dans les yeux des patients qui reçoivent sa visite, on le comprend bien.
Un chat dévoué pour les patients de l'EphadCar c’est bien elle qui choisit qui elle va voir, et quand. "Elle a appris toute seule à prendre l’ascenseur. Elle monte avec nous, et quand on ne descend pas à l’étage où elle veut aller, elle attend. Jusqu’à ce que quelqu’un appelle l’ascenseur là où elle veut se rendre." Et pour rentrer dans l’établissement, pas de chatière. Miquette est bien assez astucieuse. "Elle entre par les portes battantes qui s’ouvrent quand elles la détectent. Sinon, elle sait se faire entendre pour passer par la fenêtre."
Mais au-delà de l’aspect anecdotique de la présence de Miquette dans l’établissement, elle représente un véritable vecteur de lien social. « Les patients sortent pour venir la voir. Cela leur donne un but, les pousse à sortir de leur chambre. » Et l’animal sait aussi quand l’un d’entre eux ne va pas bien. Comme cette centenaire qui ne sortait plus de son lit.
Au début, nous lui emmenions Miquette, mais ensuite la minette revenait d’elle-même lui tenir compagnie. Cela a beaucoup soulagé son fils. Lorsque la patiente est décédée, il m’a dit : “Elle a accompagné ma maman jusqu’au bout.”
Et aujourd’hui, pour lui montrer sa reconnaissance, l’homme vient encore rendre visite à Miquette, de temps en temps.
Fanny Rodriguez