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Май
2024

Valence, un dernier voyage à ne pas galvauder pour Aurillac

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On l’a dit. Les voyages, ce n’était pas une réussite cette saison pour Aurillac. Un nul, deux bonus, et puis les grandes eaux, souvent. Trop souvent. Y a-t-il une chance pour que la tendance s’inverse sur la pelouse du stade Pompidou ?

« On est sportif, on a envie d’avoir ces résultats à l’extérieur. Nous aussi, on en a marre. Même nous, on ne comprend pas pourquoi. Gagner le dernier match, ce serait beau. On verra », pointe Hugo Bastard. Le centre ne va pas vendre la peau de l’ours. Aurillac a trop souvent vu le plantigrade le dévorer tout cru loin de ses bases. Ce qui pèse forcément au fil d’une saison ratée sur ce plan.

« On faisait un bon match à la maison et après, on n’enchaînait pas à l’extérieur. On doit avoir 30 points encaissés en moyenne à l’extérieur. C’est rageant. Pour nous aussi. On aimerait donner une autre image »

L'engagement de Béziers comme modèle

Le contexte se prêterait quand même à un résultat loin de Jean-Alric. Parce que mathématiquement Aurillac n’est pas sauvé. « Il va falloir être très précis, surtout sur les zones de rucks parce que c’est une équipe très forte là-dessus. À nous d’être intransigeant, à l’image de ce qu’on a fait contre Béziers. Il faut qu’on les embête. La première des mentalités ça va être ça : s’envoyer et tout donner. Si on peut sauver la saison là-dessus, le dernier match n’en sera que plus heureux », note Martial Rolland.

Parce que oui, en même temps que de laisser un dernier visage positif loin de ses bases, le Stade veut et se doit de faire un gros match, pour ne pas avoir peur ensuite, à supposer que Montauban soit encore en course. Ce qui n’est pas acquis, mais qu’il ne faut pas l’écarter. « Sauver la saison », le terme peut paraître fort, mais il est finalement bien indiqué à l’instant, et c’est tout le paradoxe de ce Stade Aurillacois qui a eu clairement d’autres ambitions.

Fait marquant de la coposition aurillac, la paire de centres Bastard-Pieters, titrée en Espoirs où elle était indiscutable et complémentaire, sera enfin reconstituée au coup d'envoi en Pro D2.

Le VRDR a misé sur l’expérience, Aurillac sur la jeunesse

« Jusqu’à la 22e journée, on pouvait dire que, sur nos quatre dernières saisons, c’était une des meilleures. Et là, on se retrouve à se dire qu’on n’est pas complètement sauvés. Même si on a eu beaucoup de certitudes. Sur les 24 jeunes qui étaient avec nous cette année, 18 étaient tout le temps avec nous. 10 font partie de l’élite de notre équipe. Jusqu’à la 22e journée, on était content et fier de ces joueurs. On va continuer de leur faire confiance », pose Roméo Gontinéac. Et cette confiance va jusqu’à (enfin) former en Pro D2 la paire de centres Bastard-Pieters, cœur du jeu des Espoirs 2022 qui avait touché le Graal.

Dans une dizaine de jours, à l’heure du bilan, cette question des voyages manqués sera forcément au cœur des regrets cantaliens. C’est un drôle de hasard, d’ailleurs, que le dernier voyage soit chez une équipe qui peut ressembler au Stade.

« Valence est une équipe qui a fait de gros matches à domicile. Ils sont un peu comme nous, oui, mais c’est une équipe qui a aussi su faire de bons matches à l’extérieur pour prendre des bonus », analyse Roméo Gontinéac.

Cette équipe nous ressemble, mais avec des joueurs au profil ou l’expérience qui diffère. Parce que nous, on a misé sur les jeunes, on les a fait monter des Espoirs. Et eux sont allés chercher ailleurs des joueurs qui avaient de l’expérience

Un point précieux à aller chercher

Un choix validé par ce maintien acquis pour le promu. Celui d’Aurillac, qui est d’abord une question de nécessité, doit désormais payer sur le long terme. « Je ne sais pas si on va aller gagner à Valence », pose l’entraîneur à qui on ne peut pas reprocher la prudence du propos.

« Ces matches perdus à l’extérieur doivent nous servir, surtout pour la saison prochaine. J’espère que ces défaites nous ont aiguisé, endurci et ont rendu matures nos jeunes », se projette l’entraîneur. Un point, rien qu’un tout petit point, en serait l’amorce. 

Jean-Paul Cohade