Neuvic : le projet de tiers lieu prend son temps mais on fait vivre la belle idée
Le projet de tiers lieu espéré à Neuvic avance doucement. Mais en attendant, certains partenaires du projet ne restent pas les bras croisés et peaufinent leurs idées. C’est ainsi qu‘Eble Teyssendier, qui porte un projet d’atelier partagé au sein du futur tiers lieu, a invité récemment Samuel le Berre. Le bonhomme est thermicien, spécialiste de l’autonomie énergétique et il a créé l’entreprise Aezéo.Le Neuvicois Eble Teyssendier, plombier chauffagiste de formation, s’apprête à devenir incollable sur l’autonomie énergétique. Il se forme actuellement à toutes les techniques et toutes les astuces auprès de l’entreprise Aezéo et il envisage, dans ses ateliers partagés du futur tiers lieu, de créer une formation. Ainsi, tous les Corréziens (et au-delà bien sûr) qui souhaitent s’engager dans la voie de l’auto-suffisance en énergie pourront venir à Neuvic se former auprès d’Eble. Car il en est persuadé, être autonome en énergie pour sa maison, son foyer, certains en rêvent.« Cela vaut aussi bien pour les parties thermique et électrique, mais aussi pour la gestion des eaux pluviales, plaide le jeune Corrézien. Bien sûr, cette formation serait ouverte aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers ».
Consensus autour d’un beau projet difficileLes futurs ateliers partagés pourraient être aménagés dans la partie arrière du site. Un bâtiment de 400 m² à repenser : « Je pense qu’ils pourraient également accueillir des auto-entrepreneurs pour le travail du bois ou du métal par exemple. »Reste que ces aménagements ne sont envisageables, d’un point de vue financier notamment, que dans le cadre d’une rénovation complète du site. Et s’il y a une sorte de consensus (sans doute à quelques exceptions près) autour du projet de tiers lieu et de son intérêt - c’est vrai pour la municipalité de Neuvic et Haute-Corrèze Communauté -, sa concrétisation tarde. Le projet date maintenant de 2021-2022.
En mars 2022, La Montagne se faisait déjà l’écho de ce beau projet. Dès 2022, les Restos du Cœur étaient censés investir une petite partie des locaux et la maire, Dominique Miremont, espérait un début de travaux « dès 2023 ».« C’est vrai que c’est long, reconnaît aujourd’hui Dominique Miermont. Mais plus nous avons avancé sur le projet, plus la complexité de son fonctionnement est apparue ». Et en effet, il faut imaginer un mode de gouvernance de ce lieu, qui est appelé à recevoir des activités économiques, artistiques, associatives et sociales : une maison d’assistantes maternelles, la ressourcerie Éco-Triouzoune, les ateliers partagés, des espaces pour les jeunes dont un espace formation orientation, un café associatif, des salles de répétitions pour le théâtre, pour une compagnie de marionnettes, des espaces de création artistiques…
« Il faut voir comment on peut s’engager. »« Avec ce type de projet, il vaut mieux prendre son temps, indique encore Dominique Miermont. Étudier les besoins de chaque porteur de projets, cela nous permettra de ne pas faire d’erreur, voir comment cela peut fonctionner et puis il y a l’aspect financier. » Actuellement, un maître d’œuvre a été chargé d’une étude complète du projet : coût financier, investissement et fonctionnement, restructuration des 1.600 m² de locaux, isolation thermique, etc. « Nous attendons ces conclusions avec impatience », précise encore la maire.Impatients aussi, les porteurs de projets comme Eble Teyssendier ou Franck Coridon, responsables des actions dans le cadre du label Petite Ville de demain. « Nous pourrons compter sur des subventions, explique Dominique Miermont, mais il faut voir aussi comment nous pouvons nous engager financièrement. Cela se fera sans doute sur plusieurs années. C’est à définir avant de se lancer. »
Arnaud Besnard