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Май
2024

Qu’est-ce que le Projet alimentaire territorial, sur lequel travaille l’Agglo Pays d’Issoire ?

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Créer une cuisine centrale pour les écoles, encourager les pratiques agricoles vertueuses, soutenir les circuits courts, lutter contre la précarité et le gaspillage alimentaire… sont autant d’actions qui peuvent se matérialiser au sein d’un Projet alimentaire territorial (PAT). Ce dispositif, instauré par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et les forêts de 2014, est en train de prendre forme dans l’Agglo Pays d’Issoire.

Phase d’émergence

"La raison d’être du PAT, c’est de concevoir une alimentation plus saine, locale, accessible à tous, respectueuse de l’environnement et qui garantit un juste revenu de tous les acteurs impliqués dans la chaîne", énumère Luna Chambaud, chargée de mission Développement de l’économie locale d’Api. "Notre Projet alimentaire territorial est encore dans sa phase d’émergence, poursuit-elle. L’objectif est de passer au niveau 2, la phase d’action, l’année prochaine."

Mais avant d’enclencher l’étape suivante, il fallait comprendre les dynamiques du territoire. Et ne pas négliger, bien sûr, les actions déjà existantes, "qu’il faut renforcer et soutenir", insiste Luna Chambaud.

Pour cela, Api a d’abord "engagé deux bureaux d’études, Sisca et Aircoop, pour réaliser le diagnostic du système alimentaire du territoire", détaille la responsable. Un diagnostic qui s’est soldé par une restitution des enjeux territoriaux, le 18 mars.

"Ce qui est ressorti, c’est qu‘il existe encore un grand déficit sur le territoire en termes de production légumière et fruitière. On note aussi un recul progressif des exploitations laitières"

Du côté de la transformation, qui est essentiellement céréalière et fromagère sur les 88 communes de l’Agglo, l’analyse a révélé une absence complète de conserverie pour le végétal. "Il y a aussi une grosse pression foncière sur la plaine, et à l’inverse, une désertification des plateaux", ajoute-t-elle. Des zones comme le Cézallier ou le Sancy sont alors déficitaires en commerces.

"Les habitants de ces communes sont souvent obligés de descendre à Issoire ou Saint-Germain-Lembron", complète Marie-Françoise Foucault, vice-présidente agriculture et forêts à l’Api.

Des actions de coordination

Face à ces diverses problématiques, l’Agglo mènera des actions de coordination entre les nombreux acteurs de l’alimentaire.  "Certains projets, comme celui de la cuisine centrale, sont déjà engagés par l’Agglo, rappelle Marie-Françoise Foucault. Mais l’idée est que les acteurs qui souhaitent s’engager dans le PAT puissent prendre des initiatives et être soutenus."

Pour que les idées puissent émerger, Api a donc décidé de mettre en place des espaces de discussions, afin d’ "impliquer un maximum de personnes, qui sont touchées de près ou de loin par le thème de l’alimentation", résume la responsable du dispositif.

Une coconstruction du contenu du PAT, qui s’est enclenchée dès le début de l’année 2024 sous la forme d’ateliers participatifs entre Api et les différents acteurs du territoire, et qui va se poursuivre avec la première édition du Forum local de l’alimentation, du 15 au 17 mai.

 

Elora Mazzini