Collages diffamatoires à Fénelon à Clermont-Ferrand : l'ancienne élève condamnée
Ancienne élève de l’ensemble scolaire Fénelon, à Clermont-Ferrand, elle avait placardé des collages dans la nuit du 8 au 9 septembre 2020, sur les murs de l’établissement catholique. Elle avait écrit en grosses lettres noires sur feuilles blanches "Fénelon complice", "Enseignez le consentement". En sous-texte, également placardé sur le mur, elle faisait référence au viol qu’elle aurait subi quelques années plus tôt, quand elle était collégienne, par son petit copain dans les toilettes de l’établissement (1).
Publiés sur InstagramSur les collages, elle accusait Fénelon d’avoir "protégé" l’adolescent, "en disant à la police qu’il ne le connaissait pas". Les accusations contre l’ensemble scolaire qui les a toujours contestées, étaient claires. Elles ont pris de l’ampleur. Des photos du collage ont en effet circulé sur les réseaux sociaux, vues par des centaines d’internautes sur Instagram sous le compte intitulé "collages féminicides clf".
La jeune femme de 25 ans avait comparu, le 14 septembre 2023, à la barre du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, reconnaissant être l’auteure des collages et avoir mal agi. Le directeur de Fénelon, par la voix de son avocat, Me Canis, avait alors expliqué l’honneur bafoué de l’établissement. Les juges n’avaient cependant pas tranché le fond du dossier, considérant, au vu de la chronologie des actes de la procédure et des délais à respecter dans les affaires de diffamation, qu’il y avait prescription. La cour d’appel de Riom (2) vient de rendre une décision inverse.
HonneurLes conseillers riomois qui ont examiné l’affaire, en février dernier, ont en effet constaté que les faits n’étaient pas prescrits. Dans leur arrêt rendu le 24 avril, ils ont estimé que l’affichage était diffamatoire et ont condamné la jeune femme à verser 1 euro symbolique à l’établissement privé au titre du préjudice moral et à 500 euros au titre des frais de justice engagés par l’établissement. "Quels que soient les motifs qui ont amené à ces affiches, incompréhension, indignation, mal-être, expliquent les magistrats dans leur arrêt, ces propos écrits, exposés au public, ont nécessairement touché à l’honneur et la considération de l’établissement scolaire Fénelon".
(1) Elle avait déposé plainte contre lui en 2012. (2) Fénelon avait fait appel de la décision du tribunal de Clermont-Ferrand.
Leïla Aberkane