Pourquoi est-il encore trop tôt pour utiliser votre compost ?

Elles n’ont plus leur place parmi les ordures ménagères. Depuis le 1er Janvier, à Issoire comme ailleurs, les épluchures de pommes de terre, carottes et autres navets s’amoncellent dans les composteurs, collectifs et individuels. "Les gens jouent bien le jeu", se réjouit Benoît Coelho, guide-composteur du Sictom Issoire Brioude.

Trop tôt pour utiliser le compost de janvier

Mais avec l’arrivée des beaux jours, il est tentant de récupérer la mixture décomposée pour fertiliser son potager… Alors, si vous souhaitez donner un petit coup de pouce à vos futurs légumes avec les restes de ceux que vous avez consommé, prenez garde, et armez-vous de patience.

Car, si vous avez attendu le mois de janvier pour vous mettre au compostage, votre potion magique est loin d’être prête. "Il est encore trop tôt pour utiliser le compost de ce début d’année", confirme catégoriquement le spécialiste. En effet, pour que les biodéchets se transforment en nutriments pour les sols, 6 à 12 mois de maturation sont nécessaires.

Dans certaines communes, nous avons installé des panneaux qui indiquent lorsque le compost est prêt à être récolté, précise l’agent du Sictom. Mais à Issoire, les bacs collectifs se remplissent trop vite.

En attendant de pouvoir récolter le fertilisant produit, et de le mettre à la disposition des habitants de la commune, le Sictom et la Ville ont donc dû trouver une solution de stockage.

Car, même si chaque contenant en bois peut receuillir les biodéchets de 28 foyers, ces derniers sont très vite pleins et doivent être vidés régulièrement.Il a donc fallu mettre en place un autre système au sein de la cité Saint-Austremoine. "Nous évacuons le compost sur une plateforme, vers le chemin du Bout-du-monde", confie Benoît Coelho.

L'espace sera accessible l'année prochaine

Déversés en andain, c’est-à-dire empilés en lignes, les biodéchets peuvent ainsi terminer leur processus de décomposition. Mais ces derniers n’ont pas tout à fait franchi la ligne d’arrivée de leur périple.

À terme, l’objectif sera de rendre accessible cet espace, afin que ceux qui le souhaitent puissent se procurer du compost pour leur jardin. Car si les composteurs collectifs sont en place depuis 2018, le spécialiste constate une nouvelle demande depuis début janvier.

Cette année, les gens sont demandeurs de compost. Donc, nous essayons de structurer la plateforme où nous le stockons, mais nous ne pouvons pas encore satisfaire ces demandes, regrette Benoît Coelho. Les tas commencent à grossir, mais pour le moment, c’est encore trop juste.

Pour l’heure, le compost produit depuis 2018 est réservé aux services des espaces verts, et utilisé pour les fleurs de la commune. Et pour les particuliers, il faudra attendre encore un peu : d’ici au printemps prochain, il sera possible de se procurer le fruit des biodéchets issoiriens.

Elora Mazzini