Agression sexuelle sur une fillette de 7 ans dans l'Allier : le grand-père incestueux condamné à de la prison ferme
Devant le tribunal correctionnel de Montluçon (Allier), ce mardi 7 mai, le prévenu conteste une nouvelle fois les faits qui lui sont reprochés, comme il le fait depuis le début de la procédure. "Vous n’alliez pas rejoindre votre petite-fille dans sa chambre ?", l’interroge la présidente du tribunal. "Non", soutient le Bourbonnais de 52 ans.
L’enfant, alors âgée de 7 ans, assure, elle, que son grand-père, chez qui elle séjourne régulièrement, vient dans son lit, en pleine nuit, pour glisser sa main sous son pyjama. "Pourquoi dirait-elle ça ?", poursuit la magistrate. "Je ne sais pas. Je ne peux pas l’expliquer."
Des "papouilles" sous les vêtementsLa présidente fait lecture des auditions de l’enfant, des témoignages de proches qui évoquent un changement dans le comportement de la petite, qui souffre de terreurs nocturnes, et du ressenti d’une enquêtrice qui la décrit comme "une enfant en détresse".
Une enfant qui refusera même de se faire examiner par un médecin homme. "Elle refuse qu’il la touche. Elle lui demande de lever ses mains en l’air pour être certaine qu’il ne la touche pas."
Mais à la barre, le grand-père nie tout en bloc. Reconnaissant seulement avoir touché l’entrejambe de sa petite-fille "par accident".
"Je lui faisais faire l’avion. J’avais la main sur son ventre mais elle a basculé vers l’avant et ma main a glissé."
Un autre inceste en 2008 ?L’avocate de la victime, Me Berthon, constate : "C’est une audience difficile. Elle espérait une reconnaissance. Il n’en sera rien."
Le procureur de la République évoque, lui, le contexte particulier de cette affaire, le prévenu ayant déjà été condamné en 2008 pour avoir agressé sexuellement sa fille (le prévenu nie là aussi les faits et estime avoir été condamné à tort. Il n’a toutefois pas fait appel). "La position du prévenu est : on voit le mal partout. Mais l’attitude de la petite ne peut pas être simulée."
"On a des comportements complètement inappropriés, on est d’accord. Mais pour lui, les baisers sur la bouche n’ont pas de connotation sexuelle. Les papouilles sont des gestes d’affection."
"L’enfant ne ment pas, elle a mal vécu quelque chose. Mais peut-être a-t-elle fait l’objet d’une atteinte sexuelle d’une autre personne ?" Plaidant ainsi une relaxe estimant qu’un "doute raisonnable" existait.
Mais pour le tribunal, pas de doute. Le prévenu est reconnu coupable et condamné à deux ans de prison avec un suivi socio-judiciaire de trois ans (comme le demandait le procureur). Avec, pendant ce suivi, notamment une obligation de soins et une interdiction d’entrer en contact avec sa petite-fille (qui vient s'ajouter à une autre interdiction de trois ans prononcée). En cas de non-respect de ce suivi, il partira deux ans de plus en détention.
Il aura par ailleurs interdiction d’exercer une activité en contact avec des mineurs de manière définitive. Un mandat de dépôt différé a été prononcé. Il sera convoqué dans le mois pour être incarcéré.
Laura Morel