Deux faucons secourus par les Sapeurs-Pompiers dans la tour de Bridiers (Creuse)

Les Sapeurs-Pompiers de La Souterraine (Creuse) ont dû intervenir pour secourir des oiseaux qui s'étaient emprisonnés dans la tour de Bridiers. Deux ont survécu, deux sont morts.

Cela fait une vingtaine d'années que des faucons crécerelles ont élu domicile dans la tour de Bridiers, près de La Souterraine (Creuse). C'est ce qu'atteste Jean-Michel Bienvenu, spécialiste d'ornithologie et habitant sostranien.

Avec un stagiaire en conservation du patrimoine employé par la Ville, il ouvre la tour de Bridiers la semaine dernière. Et c'est alors qu'ils font la découverte : trois faucons, deux adultes et un jeune, ainsi qu'une chouette effraie, sont coincés à l'intérieur. Jean-Michel Bienvenu explique : 

« La tour a été restaurée dans les années 2000, elle est donc totalement hermétique. Sauf une étroite galerie qui traverse la muraille d'1,80 m dépaisseur, à partir d'un trou en façade. Ce trou, qui était sans doute à l'origine un support d'échaufaudage, est l'endroit où nichent les faucons... Ils ont donc fini par aller plus loin à l'intérieur jusqu'à se retrouver dans la tour. C'est peut-être en les suivant que la chouette est entrée aussi ».

Une nasse géante pour les volatiles donc. D'autant plus piégeux qu'il n'y a pas d'alimentation à l'intérieur pour tenir dans la durée. Le spécialiste et son stagiaire préviennent la mairie, qui prévient les pompiers. Les seuls capables de grimper le long des hauts murs pour repêcher les oiseaux.

Les deux faucons adultes sont sauvés. Mais pas le jeune, ni la chouette effraie, à bout de force, faute de nourriture. L'histoire est donc à moitié belle. Elle porte aussi un enseignement.

« La conservation du patrimoine bâti va de pair avec celle du patrimoine naturel, martelle Jean-Michel Bienvenu. La restauration d'un bâtiment doit se faire en tenant compte des enjeux environnementaux autour. »

Comprendre : si réparer et mettre hors d'eau la tour était une bonne chose, il faut aller au bout et faire en sorte que les oiseaux ne puissent plus y entrer et s'y laisser piéger. La fameuse galerie a illico été colmatée.

L'ornithologue rappelle que les deux espèces concernées sont précisément des oiseaux qui aiment nicher dans les vieilles pierres : le faucon est un oiseau semi-rupestre et la chouette effraie est aussi appelée chouette des granges. Et les deux sont bien sûr protégées...

 

Floris Bressy

floris.bressy@centrefrance.com