De Joze à Saint-Nazaire… en barque

Il y en a qui partent faire le tour du monde à la voile, d’autres qui s’aventurent sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle… Eux ont choisi de s’attaquer à un nouveau défi : rallier Joze à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique en barque, par la rivière, sur une distance de 650 km, en deux semaines.

Sur les deux cours d’eau les plus sauvages de France

Une promesse que se sont faite Patrick Favier, Marc Besserves, Jean-Olivier Andrieux et Gilles Simon, quatre anciens kayakistes passionnés, tous originaires de Pont-du-Château, liés par la même passion pour la descente de rivières.

Leur objectif : naviguer sur les traces des gabarres, à la découverte des villages mariniers, en bravant les méandres de l’Allier et de la Loire, tout en savourant la beauté des paysages et de la nature qui les entourent. Un périple qui promet d’être chaque jour une nouvelle aventure avec une nouvelle étape à franchir, riche en émotions et en découvertes et à la fois l’occasion parfaite de retrouvailles entre amis pour un voyage qui s’annonce inoubliable sur les deux cours d’eau les plus sauvages de France.

C’est le 25 mai que les navigateurs largueront les amarres, au pont de Joze, en convoi de deux toues cabanées, avec en tête La Bougnate , une barque à fond plat, confectionnée en sapin, à la proue relevée, typique au XVII e  siècle pour le transport de marchandises sur l’Allier, la Loire, puis la Seine, jusqu’à la capitale. « Et, avec ses 6 mètres de long, 1,75 mètre de large et capable de supporter une tonne de charge, La Bougnate n’a rien d’une coque de noix », indique Marc Besserve, charpentier à Saint-Beauzire.

Tout a commencé le 31 mars 2022. L’émotion était palpable lors du voyage inaugural de la barque fabriquée par les kayakistes confirmés et baptisée La Bougnate en hommage au patrimoine culturel de la région. L’embarcation avait rejoint Crevant-Laveine, avec à son bord trois étudiantes en master II de l’Université de Clermont, dans le cadre d’un projet collectif qui consistait à construire et faire voguer une barque sur la rivière à l’occasion du Festival « Terre d’O ».

« Nul besoin de grandes compétences en matière de navigation »

« Nul besoin de grandes compétences en matière de navigation ni d’entraînement acharné pour s’embarquer dans cette aventure, déclare Jean-Olivier Andrieux, ancien président du CNC (Club nautique Castel-Pontin). Néanmoins, nous avons tous beaucoup de compétitions à notre actif, ayant tous participé aux championnats de France de descente de rivières », résume-t-il. Les Castel-Pontins n’en sont pas à leur coup d’essai. L’an dernier, ils s’étaient lancés sur l’Allier, pour rejoindre Briare par le canal, avant de redescendre la Seine jusqu’à Paris.

Avec pour tout matériel, bivouac, bidons étanches, perches et pagaies, les navigateurs sont impatients de jeter l’ancre et de se laisser porter par les flots, au rythme tranquille des toues cabanées. Une aventure authentique, hors du temps, qui leur permettra de renouer avec les traditions de la batellerie et de témoigner de la richesse du territoire. Car au-delà de la performance sportive, historique et culturelle, c’est avant tout l’amitié et le partage qui les guideront tout au long de cette incroyable aventure humaine sur l’eau.

Rendez-vous est donc pris pour le 25 mai, au pont de Joze, pour un départ sous les applaudissements du public, curieux d’assister à ce spectacle unique et désireux de participer à l’aventure.