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Май
2024

Frappes intenses sur Gaza, pourparlers de la "dernière chance" au Caire

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L'armée israélienne avait déployé des chars mardi dans Rafah (sud), pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte et fermé les deux principaux points d'accès à l'aide humanitaire (Rafah et Kerem Shalom), une mesure jugée "inacceptable" par les Etats-Unis.

Ces développements interviennent alors que les médiateurs égyptien, qatari et américain tiennent des discussions au Caire en vue d'un cessez-le-feu après sept mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"L'ensemble des parties sont d'accord pour retourner à la table des négociations" pour une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué mardi le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignements.

Israël et le Hamas "devraient être capables de combler les lacunes qui restent" pour conclure un accord de cessez-le-feu actuellement en discussion, a déclaré de son côté un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, disant espérer un accord "très bientôt".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué avoir donné pour consigne à la délégation israélienne au Caire de "continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération" des otages et "essentielles" à la sécurité d'Israël.

"Cela pourrait être la dernière chance (pour Israël) de récupérer les captifs (...) vivants", a déclaré à l'AFP un haut responsable du Hamas ayant requis l'anonymat.
"Pression militaire"
Selon le numéro deux de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition acceptée par son mouvement comprend trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien du territoire, le retour des déplacés et un échange d'otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens, dans le but d'un "cessez-le-feu permanent".

Israël s'oppose jusqu'à présent à un cessez-le-feu permanent tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, n'aura pas été "vaincu".

Et son armée mène une opération de "contreterrorisme" dans "des zones spécifiques" de l'est de Rafah, après un appel à évacuer des dizaines de milliers de familles de ce même secteur de la ville qui abrite 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU.

Cette évacuation a été annoncée en prévision d'une offensive terrestre promise par Benjamin Netanyahu pour éliminer les derniers bataillons du Hamas, mais aussi "exercer une pression militaire" sur le mouvement islamiste afin d'obtenir un éventuel accord qui réponde aux "exigences israéliennes".

Son ministre de la Défense Yoav Gallant a d'ailleurs prévenu mardi que l'armée était prête à "intensifier" ses opérations "dans toute la bande" de Gaza s'il n'y avait pas d'avancées sur la libération des otages.
"Arrêter l'escalade"
Mais les Etats-Unis, l'ONU et l'Union européenne ont appelé Israël à ne pas mettre à exécution sa menace, redoutant un bain de sang et une aggravation de la crise humanitaire.

"Le conflit à Gaza est à un moment critique. Les décisions qui sont prises aujourd’hui et leurs conséquences en terme de souffrance humaine resteront gravées dans la mémoire de la prochaine génération", a écrit sur X le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths.

L'ONU a annoncé mardi que l'accès depuis l'Egypte au point de passage de Rafah, principale porte d'entrée de l'aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, lui était interdit par l'armée.

En Egypte, "des centaines de camions chargés de carburant et d'aide humanitaire sont bloqués", selon des sources égyptiennes, après la fermeture du passage de Rafah et de celui de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, visé par des tirs.

L'ONU a en outre affirmé ne plus disposer que d'un jour de réserves de fioul pour les opérations humanitaires à Gaza, le secrétaire général Antonio Guterres exhortant Israël à rouvrir "immédiatement" les deux points de passage (Rafah et Kerem Shalom) et à "arrêter l'escalade".

L'armée israélienne a fait état de 18 tirs de roquettes mardi depuis Rafah vers le sud israélien, dont certains en direction du passage de Kerem Shalom, ce qui a "empêché" selon elle l'entrée d'aide humanitaire dans le territoire.

Selon Washington, Kerem Shalom doit rouvrir mercredi et la construction du port artificiel au large de la bande de Gaza est désormais terminée, ce qui devrait faciliter l'acheminement, par voie maritime, de l'aide humanitaire, enjeu clé depuis le début de la guerre.
"Terrifiés"
La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont lancé une attaque dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 sont considérées mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une opération militaire dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.789 morts, principalement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Sommés d'évacuer Rafah par l'armée israélienne, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, pour beaucoup déjà déplacés par la guerre, ont emballé à la hâte quelques affaires, sans trop savoir où aller. "Nous sommes terrifiés. On va partir vers l'ouest de Rafah, mais on ne sait pas exactement où", a confié à l'AFP Hanah Saleh, 40 ans.