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Май
2024

La suprématie kényane se poursuit sur les 15 km du Puy

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La suprématie kényane se poursuit sur les 15 km du Puy

Alors que les Kényans n’étaient pas annoncés comme les grands favoris de cette 41e édition des 15 km du Puy, ils ont tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu. Vincent Kimaiyo l’a emporté devant son compatriote Léonard Langat. Le favori sud-africain Thabang Mosiako complétait le podium.

On attendait un duel entre l’Ouganda et l’Afrique du Sud. Mais la course reine a accouché d’un scénario semblable aux éditions précédentes. Comme c’est le cas depuis 1993, le Kenya a placé des concurrents sur le podium. Le duo composé de Vincent Kimaiyo et Leonard Langat a réussi à faire tomber le grand favori sud-africain Thabang Mosiako.

Louis Michel part comme une flèche avant d’exploser

Mais contre toute attente, c’était un local qui avait pris les commandes de la course, dans les premiers hectomètres. Le Ponot Louis Michel virait en tête du groupe des favoris, après la montée du Breuil. Un peu à la surprise générale, l’ancien de Velay Athlétisme avait décidé de partir tambour battant. On connaissait son tempérament d’attaquant et il a confirmé un peu plus son statut de coureur spectaculaire. Malheureusement, le coureur du Stade Clermontois a payé cash ses efforts et complètement disparu des radars après quelques kilomètres.

Une forme de logique s’installait ensuite et la première grosse accélération était signée Hosea Kiplangat, au troisième kilomètre, dans le faux plat du Faubourg Saint-Jean.

L’écrémage de Mosiako

Un kilomètre plus loin, c’était au tour du favori de l’épreuve de se dévoiler. Avec son maillot orange fluo et le dossard numéro un, Thabang Mosiako ne pouvait pas vraiment se cacher. Le Sud-Africain plaçait sa première banderille à proximité du quartier du Val-Vert.

L’écrémage portait rapidement ses fruits puisque l’on retrouvait ensuite un quatuor en tête. Avec Mosiako, trois coureurs du Kenya suivaient : Vincent Kimaiyo, Vinicient Nyageo et Leonard Langat. À mi-course, il était déjà acquis que la victoire allait se jouer entre ces costauds. Du côté de Michelet, alors qu’il restait moins de quatre kilomètres à parcourir, l’attitude du Sud-Africain posait question. Il décidait de se mettre complètement à l’écart du groupe, sur la droite de la route. Un choix étonnant quand on sait que le vent a joué un rôle prépondérant, tout au long de l’après-midi. 

Les observateurs se demandaient alors s’il était vraiment si fort. La réponse ne tardait pas à arriver. Il s’agissait sans doute d’un coup de bluff, puisque 100 mètres plus loin, il cédait quelques longueurs, après l’accélération de Leonard Langat. Et voilà qu’un trio de Kényans se retrouvait en tête de course, alors qu’on les attendait moins dominateurs que sur les éditions précédentes. Très vite, ils ne se retrouvaient plus que deux, après la montée casse-pattes de Vals-près-le-Puy.

Vincent Kimaiyo et Leonard Langat savaient alors que la victoire allait se jouait entre eux deux. En fin de course, il n’était pas question de ralentir pour autant. Au risque de voir revenir des concurrents de l’arrière. Entre compatriotes, il n’était pas question non plus de se faire de cadeau. Langat continuait d’imposer de gros relais. Mais Vincent Kimaiyo n’affichait aucun signe de faiblesse. Il ne se désunissait jamais et son profil moins longiligne que celui de son adversaire laissait penser qu’il pourrait faire preuve de plus d’explosivité au moment de l’emballage final.

Vincent Kimaiyo avait attendu son heure

La victoire manquait de se décider sur un fait de course. Moins de trois minutes avant d’arriver, Langat frôlait la chute et se redressait tant bien que mal. Alors qu’il effectuait tout le travail depuis de nombreux hectomètres, peut-être manquait-il de lucidité au pire des moments.

L’attaque décisive était finalement portée à 500 mètres de l’arrivée par Vincent Kimaiyo. Le dossard 19 avait attendu son heure pour produire son effort au meilleur des moments et s’imposer en 43’58, à tout juste 20 ans. Langat s’accrochait jusqu’au bout pour finalement échouer une seconde et seulement quelques mètres derrière. Thabang Mosiako devait se contenter de la troisième place, avec un chrono de 44’23.

Cette 41e édition a donc été marquée par la domination des Kenyans, qui n’étaient pourtant pas cités parmi les premiers favoris. Mais comme c’est le cas depuis trois décennies, ils ont confirmé que les 15 km du Puy étaient bien un de leurs terrains de jeu préférés.

Lucas Jacquet

Chez les féminines, les Kényanes se disputent aussi la gagne

Winnie Kimutai a survolé la course, sans concurrente de taille. Le Kenya a définitivement régné sur cette 41e édition puisque chez les féminines, cette nation africaine s’est octroyée les trois places sur le podium. Winnie Kimutai a remporté l’épreuve en 49’40.

Chez les féminines, il faut reconnaître que le spectacle était beaucoup moins au rendez-vous que chez leurs homologues masculins. Winnie Kimutain a réussi à s’imposer sans jamais être inquiétée. La place de ses compatriotes sur le podium n’a pas non plus été inquiétée.

La grande déception était de ne pas voir Alem Nigus sur la ligne de départ. L’Éthiopienne était annoncée comme la grande favorite. Les organisateurs avaient même promis qu’elle était en mesure de battre le record de 48’48 établi par Yvonne Jelagat en 2017. Malheureusement, Nigus n’a pas participé.

Kimutai trop facile

En son absence, Winnie Kimutai avait un boulevard devant elle pour aller s’imposer. La Kényane a tenu son rang en prenant tout de suite les commandes de la course. Tout au long du parcours, elle a notamment pu profiter des relais des athlètes masculins locaux. Elle s’est rapidement trouvée dans un groupe avec Aurélien Rivet. Mais elle a surtout fait un long bout de son chemin avec Esteban Botelho. À l’arrivée, Winnie Kimutai l’emportait en 49’40, avec une moyenne de 18,12 km/h.

Derrière elle, Cindy Kosgei n’avait pas trop de difficulté à se détacher pour franchir la ligne d’arrivée en deuxième position, avec un chrono de 51’11. Rebecca Hepkwemoi complétait ce podium 100 % kényan, en résistant au retour Mathilde Senechal, la première française.