Emplacement, petits prix, équipement ... : six conseils pour faire de votre vide-greniers un succès

Le mercredi 1er mai, a eu lieu le mythique vide-greniers de Larche (Corrèze). Un évènement, à quelques kilomètres de Brive qui a sonné le coût d’envoi de la saison estivale des vide-greniers. Voici donc six conseils afin qu‘exposants et exposantes réussissent au mieux leur vente.

C’est la tradition. Chaque 1er mai, le bourg de Larche, à quelques kilomètres de Brive, se transforme. Des centaines d’étals fourmillant d’objets en tout genre sortent soudainement de terre et, quand le temps se veut clément, des milliers de badauds déambulent entre ces stands. Larche est le plus gros vide-greniers de Corrèze ; l’un des plus imposants du Limousin. Il est aussi et surtout synonyme du lancement de la grande saison estivale des vide-greniers qui battera son plein jusqu'à la fin août ; car que ce soit pour préserver son portefeuille ou l’environnement, ces évènements remportent un succès conséquent. Selon une enquête  réalisée par l’Institut français de l’opinion publique (Ifop) de 2024, c’est près de 50.000 vide-greniers qui sont organisés chaque année en France.  L’occasion de rappeler à tous les futurs exposants et exposantes quelques recommandations pour réussir au mieux leur vente le jour J. 

1. S'adapter à la météo

Sur les 230 exposants à l’affiche de cette édition 2024, "seulement 20 % d’entre eux sont restés à cause de la pluie", estime Alain Dubois, le président du comité des fêtes en charge de l’organisation à Larche. Même au téléphone, sa déception est difficile à masquer. C’est que la météo fait la pluie et le beau temps des vide-greniers. Avis à toutes et tous : "Il faut donc s’adapter et être équipé", insiste Alain Dubois, surtout que les locations d’emplacements ne sont pas toujours remboursables en cas de mauvais temps.

Blandine, emmitouflée dans son manteau, en a fait les frais. Cette coiffeuse et ses copines participent pour la première fois à l’évènement. Le groupe de trentenaires néophytes s’est installé sur de l’herbe qui, malgré les cartons, est devenue boueuse, à leur grand dam.Pour la première fois, à cause de la météo, Anne-Marie ne sera pas la dernière à partir du vide-greniers de Larche, ce 1er mai 2024. 

En cas de pluie, il faut donc "une tonnelle, des tables pliantes légères et faciles à installer", rappelle Alain Dubois, sans oublier "des planches ou des bâches pour protéger le sol". En été, ne pas omettre l’ombrelle, la bouteille d’eau et éviter le bitume. Enfin, si possible, venez tôt pour choisir l’emplacement le plus adapté. 

2. Proposer des objets personnels

 Pour les particuliers, l’idée d’un vide-greniers est simple : vendre ses objets personnels et usagés afin de se faire quelques sous. Livres, vaisselles, électroménager, électronique, vêtements "qui marchent de plus en plus", affirme par ailleurs Patricia Dubois, amatrice et vendeuse en vide-greniers.  En bref, ce qui se trouvent au fond de vos placards. Pour Anne-Marie, Périgourdine de 69 ans, l’intérêt est de "faire revivre des vieux objets" comme cette pomme d’arrosoir, vieille de 40 ans, partie pour 2 euros. Faire revivre ces objets qui ont une histoire.

Mais les vide-greniers "sont plus devenus des vide-dressings", soupire la retraitée qui vient ici depuis dix ans. En effet, si certains connaisseurs se lèvent toujours pour chiner, "les beaux objets marchent de moins en moins", confie l’ancienne traiteuse qui propose de la vaisselle et des objets mécaniques, rien qui ne craint l’eau.

"C’est vrai qu’on fait de moins en moins de bonnes affaires", acquiesce de son côté Olivier Nass. Cet informaticien alsacien n’est autre que le fondateur de vide-greniers.org, un site qui répertorie depuis 2005 tous les évènements de ce genre dans l’Hexagone. Pourquoi ? "Maintenant il y a d’autres circuits de seconde main, d’autres structures. Les gens sont plus conscients de la valeur donc ils font attention et vérifient avant de vendre", décrypte l’homme.

 

Claudine (en rose) vend entre autres les habits de sa petite-fille sur son étal qu'elle partage avec Isabelle.  

Sur le stand de Christian, retraité, on retrouve beaucoup de vaisselle et d'objets de décoration. 

3. Appliquer "des petits prix" sans modération

"Je viens tous les ans depuis une dizaine d’années, c’est le truc à ne pas rater", assure Lorette, grand sourire aux lèvres. Cette habitante du coin n’est pas peu fière de repartir avec son tote bag rempli. Serre-tête au design fleuri, livres épais, boucles d’oreilles, jeu de société et habits pour sa petite de deux ans et demi. Son butin n’aura coûté que 27 euros.

"Si on veut repartir avec la voiture vide, il faut brader et appliquer des petits prix", convient Alain Dubois. Et puis, ne pas hésiter "à baisser les prix car l’acheteur revient rarement une deuxième fois." CD, DVD, livres de poche : il ne faut pas dépasser les deux euros. Côté vêtements, "on dit de mettre 10 % du prix d’achat", souligne la femme d’Olivier Nass. Pour la vaisselle, l’idéal est de faire des lots. 

Lorette, 44 ans, vient chaque année au vide-greniers de Larche. Cette année, elle a rempli son panier pour moins de 30 euros. 

Après avoir acheté un pot à lait, ces deux clients s'offrent un entonnoir à deux euros sur le stand de Christian. 4. Mettre en valeur son étal avec le sourire

La présentation du stand joue son rôle. "Il faut que tous les objets soient bien visibles, les gens n’osent pas fouiller dans les cartons", souligne la vendeuse Patricia Dubois.

"Il faut bien présenter les articles, les mettre à différents niveaux, disposer les vêtements sur des portants, ne pas trop mélanger les différents objets, ne pas forcément marquer les prix car ça peut rendre les clients un peu frileux", énumère de son côté Olivier Nass. Et puis, pourquoi pas mettre un peu de musique, car avant tout, le vide-greniers c’est une ambiance.

Sur cet étal, ces paires de chaussures sont disposées sur plusieurs niveaux afin d'être mises en valeur. 

5. Venir accompagné

Plus on est de fou, plus on rit, c’est ce que dit l’adage et, sans surprise, il s’applique ici aussi. Être à plusieurs, c'est s'assurer des pauses toilettes et casse-croûte sans laisser le stand seul.

6. Ce que l'on vérifie avant de participer

Déjà, si l’on est particulier, s’assurer de ne pas faire plus de deux vide-greniers par an, c’est ce que la législation précise, car "il ne faut pas concurrencer les brocanteurs", décrypte Olivier Nass.

On vérifie aussi ses cartons car certaines choses sont interdites. Exit la nourriture et boissons, les objets de contrefaçon, les objets à caractère ostentatoires ou encore les animaux qu’ils soient vivants… ou empaillés ! 

Texte : Camille Gagne Chabrol 

Photos : Stéphanie Para

Brocante ou vide-greniers. La réglementation ne fait pas la différence entre les deux. Ces manifestations sont considérées comme une vente au déballage et sont soumises aux mêmes règles. Elles peuvent avoir lieu dans des locaux ou sur des emplacements non destinés à la vente au public. Leur fréquence n'est pas limitée. Le site internet officiel de l'administration (service-public.fr) précise toutefois que "leur durée cumulée dans le même local, sur un même emplacement ou dans un même arrondissement ne doit pas excéder deux mois par an". 

Qui peut participer ? Bien sûr, les particuliers qui peuvent vendre des objets "personnels et usagés", à condition qu'ils y participent deux fois maximum par an; des professionnels du commerce ou de la fabrication "régulièrement déclarés" ; mais aussi des associations "qui ne vendent que des objets usagés donnés par des particuliers".

Quelle fiscalité ? Les recettes issues d'une brocante ou d'un vide-greniers sont exonérées d'impôts commerciaux "dans la limite de six manifestations de bienséance ou de soutien par an". Attention : une association, qui a pour objet l'organisation de brocantes ou de vide-greniers, est, elle aussi, exonérée d'impôts commerciaux, mais sous conditions. Le montant de recettes générées par l'une des activités accessoires ne doit pas dépasser 73.518 € sur une année civile.