Tennis: à Madrid, Swiatek prend sa revanche de haute lutte sur Sabalenka
Swiatek s'en est sortie au bout d'un face-à-face acharné de 3 h 11 min, non sans avoir écarté trois balles de match en faveur de Sabalenka : deux premières à 6 jeux à 5 sur son service, et une autre dans le jeu décisif, à 7 points à 6. La triple lauréate de Roland-Garros - qui remettra sa couronne en jeu dans trois semaines - s'est imposée à sa deuxième occasion, après une première obtenue à 6 points à 5, et s'est laissée tomber de tout son long.
"Qui va dire maintenant que le tennis féminin est ennuyeux ?", a-t-elle lancé au micro du stade, à peine victorieuse de la plus longue finale sur le circuit WTA en 2024.
"C'est la plus intense et la plus folle des finales que j'ai jouées", a estimé Swiatek. "Quand vous vous sortez de matches comme ça, ça rend les choses encore meilleures."
"Merci de me motiver et de me pousser à devenir une meilleure joueuse", a-t-elle adressé à sa rivale du jour.
"J'ai vraiment envie de voir plein d'autres finales contre elle. Plus de victoires que de défaites", a répondu Sabalenka avec malice. "J'espère vraiment qu'on va être capable de maintenir ce niveau et même de l'élever saison après saison."
Plein de confiance
Il y a un an dans la "Caja magica" de Madrid, la Bélarusse double lauréate de l'Open d'Australie s'était imposée 6-3, 3-6, 6-3 en finale.
Avec ce sacre acquis de haute lutte, Swiatek fait forcément le plein de confiance à l'approche de Roland-Garros.
Sur le trône du tennis mondial pour la 101e semaine, elle conquiert son troisième trophée de l'année, tous en WTA 1000, les tournois les plus prestigieux derrière ceux du Grand Chelem, après Doha et Indian Wells. Il s'agit, à 22 ans, du vingtième titre de sa carrière encore jeune.
Elle complète aussi sa collection des trophées des principaux tournois européens sur terre battue, sa surface de coeur, après Stuttgart (2022 et 2023), Rome (2021 et 2022), et bien sûr Roland-Garros (2020, 2022 et 2023).
Dans un match hyper accroché dont le niveau s'est particulièrement élevé dans les deuxième et troisième sets, les deux meilleures joueuses mondiales se sont livré un sacré bras de fer, entre l'une - Sabalenka - essayant d'imposer sa puissance, et l'autre - Swiatek - prenant tous les risques au retour de service et prête à tous les efforts en défense pour reprendre le contrôle de points quasi désespérés, malgré une tension avouée et un bras qui a mis du temps à se libérer.
Dos à dos après quasiment deux heures de jeu, les N.1 et N.2 mondiales ne se sont départagées qu'au bout du bout, au tie-break de la manche décisive.
"Passe difficile"
Avant ça, Sabalenka a pourtant compté un break d'avance dans le troisième set (3-1), puis s'est même procuré des balles de match la première, à 6 jeux à 5. Mais elle a commis une faute sur la première et Swiatek a écarté la deuxième d'un autoritaire coup droit gagnant.
Malgré la défaite, "il y a beaucoup de positif à tirer de ce tournoi", retient la Bélarusse, qui va fêter ses 26 ans dimanche.
Sabalenka n'avait plus gagné plus de deux matches de suite depuis son deuxième sacre d'affilée à Melbourne en janvier, une période assombrie en mars par le décès de son ex-compagnon à Miami, tombé du balcon d'un hôtel.
"J'ai eu des difficultés dans les mois qui ont suivi l'Open d'Australie. Je suis très fière d'avoir été capable de me sortir de cette passe difficile, et de pouvoir de nouveau me battre et de montrer mon meilleur tennis", a apprécié la N.2 mondiale, dont cinq des six face-à-face madrilènes se sont étirés sur trois sets.
A part un quart de finale en trois manches long de deux heures et demie (contre Haddad Maia), Swiatek a au contraire traversé la quinzaine espagnole à un rythme de croisière : elle n'a laissé que vingt jeux en chemin jusqu'à la finale.
La voilà désormais sortie victorieuse des sept dernières finales qu'elle a disputées. Sa dernière défaite ? Justement à Madrid il y a un an.
Avant Roland-Garros, Swiatek et Sabalenka sont attendues à Rome dès la semaine prochaine.