Entre cinq et six arrêts cardiaques par semaine en Creuse : comment connaître ces gestes qui peuvent sauver la vie ?
Dans le hall d’accueil du centre hospitalier de Guéret, des professionnels de santé ont dispensé ce jeudi 2 mai une initiation aux gestes d’urgence, à destination du grand public. « On a installé deux mannequins au sol, le défibrillateur est juste ici, on va pouvoir leur expliquer quels sont les bons réflexes à avoir lors d’un arrêt cardio-respiratoire », explique Sandrine, infirmière en réanimation, et formatrice au CESU 23.
Des personnes venues à l’hôpital pour des consultations ont pu ainsi recevoir une formation qui pourrait s’avérer cruciale. « C’est important de se dire que ça n’arrive pas qu’aux autres », reconnaît Élodie, infirmière en réanimation, qui intervenait aussi lors de cette journée d’information. « Il faut réussir à dédramatiser l’intervention, leur expliquer qu’il faut être seul le moins longtemps possible, et leur faire comprendre que malheureusement, ça ne fonctionne pas forcément tout le temps, mais il est crucial de savoir intervenir », estime-t-elle.
Passer l’alerte rapidementDepuis plusieurs semaines, en Creuse, les victimes d’arrêts cardio-respiratoires sont de plus en plus jeunes. « Malheureusement, chaque semaine, on a 5/6 arrêts cardio-respiratoires dans le département. Les victimes ont, pour certaines, moins de 60 ans », regrette Élodie, infirmière en réa.
Elles reconnaissent, de concert, que la situation a évolué après la pandémie de Covid. « Autant on ne peut pas agir sur des facteurs comme l’hérédité, autant il y a des facteurs sur lesquels on peut jouer », insistent-elles. « La sédentarité, le tabagisme, la malbouffe, le stress permanent, sont des bombes à retardement », déplorent-elles, surlignant la nécessité de continuer de faire de la prévention, auprès de publics de tous âges, sur les causes sur lesquelles il est possible d’agir.
Autour d’un des deux mannequins posés au sol, Sohan apprend à utiliser un défibrillateur. « Cette année, en cours de SVT, on nous a montré une première approche des gestes d’urgence » raconte le jeune collégien de 12 ans. « Je veux être jeune sapeur-pompier, j’ai toujours été passionné par l’univers du secours, ça a commencé par des séries que je pouvais regarder chez moi. Aujourd’hui, j’avais envie d’apprendre à me servir d’un défibrillateur pour poursuivre le travail commencé au collège » explique Sohan, aux côtés de sa mère qui a déjà suivi une formation aux premiers secours. « C’était crucial d’apprendre. La formation était enrichissante, très complète. Il y avait beaucoup d’infos à retenir en deux jours, peut-être trop d’ailleurs, mais c’est essentiel, ça peut sauver des vies », affirme-t-elle, ajoutant qu’elle « ne savait pas » se servir d’un défibrillateur au départ : « Et aujourd’hui, je sais où sont les défibrillateurs dans ma commune ».
Des étapes à respecterLes premiers gestes sont essentiels, mais il y a plusieurs étapes à suivre : aller vers la personne au sol, vérifier si elle est consciente et qu’elle respire, et si ce n’est pas le cas, appeler le 15. « Je le redis, il faut rester seul le moins longtemps possible, et donc passer l’alerte rapidement, avant de se lancer, le cas échéant, dans le massage cardiaque et la pose, ensuite, du défibrillateur ». Une journée de sensibilisation comme celle de jeudi permet aussi de dédramatiser la situation à laquelle tout un chacun pourrait être confronté. « Il faut bien choisir nos mots pour expliquer, les personnes formées ne vont pas réagir de la même façon, c’est tout un travail d’équipe » avoue l’une des deux formatrices au CESU 23. « On répond à toutes leurs questions. Par exemple, ils savent que le défibrillateur existe, qu’on peut les trouver dans certains lieux, mais ils ont l’impression que ce n’est pas à eux de le faire ». D’où l’intérêt de continuer de sensibiliser les gens aux gestes d’urgence.