Des tapisseries multimédia

«Tisser l’hybride », tel est le propos de Chloé Bensahel, une artiste montante née en 1991, qui affectionne les œuvres textiles multimédia en forme « d’organismes vivants qui portent des fragments d’histoires complexes ».

« Programmer » les tapisseries

L’artiste se plaît habituellement à raconter dans des « matières tissées intelligentes » (comme la tapisserie d’Aubusson) une expérience de migration en s’inspirant de sa propre histoire familiale ancrée sur les rives de la Méditerranée. Avec elle, il est question de déracinement et d’enracinement.

Au Palais de Tokyo, elle expose trois tapisseries de la série « The transplants » réalisées avec des matériaux végétaux. Elles ambitionnent de « permettre d’imaginer comment l’histoire d’un territoire dans sa relation à l’hospitalité de corps étrangers se raconte aussi par les plantes… dans l’inconfort de l’adaptation au nouveau territoire ».

Au tissage traditionnel s’ajoutent de nouvelles technologies qui permettent de programmer la capacité de ces tapisseries à chanter et à s’illuminer lorsqu’elles sont touchées.

Aurélie Chené et Cloé Paty, des Just’lissières, ont rencontré Chloé Bensahel lors du Texile tour organisé par la Cité de la tapisserie et Lainamac en octobre, un voyage de découverte permettant à des artistes et artisans du textile de découvrir les ateliers d’Aubusson. Chloé Bensahel a, en novembre, remporté le 14 e  prix des Amis du Palais de Tokyo, assorti d’une bourse. Elle était la seule à présenter un projet textile. Tout est allé très vite ensuite. Chloé Bensahel qui tisse elle-même habituellement ses œuvres, s’est cette fois-ci assurée le concours des Just’lissières. Cloé Paty a ainsi réalisé, à Aubusson deux panneaux de 1,90 mètre sur 1,40 mètre, en dégradés orange-jaune, le troisième ayant été tissé par l’artiste.