À quoi ressemblera le quartier Regensburg à Clermont-Ferrand dans un an ?
Un symbole du Clermont de demain. Et un exemple de construction participative, pour la mairie. Le projet du réaménagement du quartier Regensburg entre enfin dans sa phase active. « Enfin », puisque c’est en 2015, autour du cas du foyer Home Dome, que l’idée est actée. Une décennie donc. Le temps long de l’urbanisme. Le temps de bien faire les choses aussi.
Doubler la suface végétaliséeMais avant de parler de la construction du projet, main dans la main avec les habitants, parlons du projet lui-même. Plus vert, moins de voitures… Vous connaissez désormais la boussole des travaux clermontois. « L’enjeu est simple : comment notre ville sera habitable en 2050 ? », résume l’adjoint à l’urbanisme. « C’était un quartier de béton et de goudron, continue Grégory Bernard. On crée un îlot de fraîcheur. » Concrètement, la superficie végétalisée est doublée et représentera un hectare des deux et demi de la superficie du quartier.
De petites placettes aux entrées du jardin principal.« 65 % de la superficie est bitumée, explique Lilian Bouvier, chargé d’opération. À l’avenir ce sera 30 %. Nous allons gagner immédiatement 3 °C de fraîcheur. Et d’ici dix ou quinze ans, nous espérons 8 °C. » À Regensburg, dans sa version 2025, date de fin du chantier, les rues gardent leurs noms, mais elles sont désormais des bras du jardin principal. « Le quartier se transforme en grand jardin, avec une série de placettes aux entrées, comme autant de lieux de rencontre », explique Céline Aubernias, qui a pensé le réaménagement avec les ateliers Roberta.
L'aire de jeux dessiné par les enfants eux-mêmesVoilà pour le projet. Parlons de sa mise en place. « De loin les réunions publiques les plus faciles de mon mandat », sourit le maire Olivier Bianchi. C’est que les habitants ont été, dès le début, associés au projet.
Dans la commission technique, l’expertise des habitants, ce qu’on appelle la maîtrise d’usage, était intégrée. Je n’ai pas d’exemple où cela a été fait ailleurs en France, vante Grégory Bernard.
Avec des effets concrets. Comme lors de cette première réunion où une habitante réclame un jardin partagé. Réponse du maire : par définition, c’est un outil des citoyens. Mots entendus, un collectif se crée et le jardin est une réalité.Autre exemple très concret : l’aire de jeux. Elle a été dessinée par les usagers eux-mêmes. Donc par les enfants. « C’est la première fois que nous donnons vie à des dessins d’enfants, se réjouit Grégory Bernard. Il y avait des choses infaisables bien sûr. Une élève avait même dessiné une statue d’Olivier Bianchi. Mais, ça ne sera pas possible. »Les balancelles pour parents de l'aire de jeux.
Une aire de jeux qui comportera une zone pour les grands oublié de ce genre d’endroit. Les parents. De grandes balancelles entourées de brumisateurs.
Clermont change son histoireLa population clermontoise a doublé en dix ans autour de 1920. Et gagné 20.000 habitants en quelques années à la fin de la décennie 60. « Cette ville a dû se construire vite, très vite pour accueillir des ouvriers. » Une rapidité où le fonctionnel est le seul impératif. D’autant qu’« ils n’étaient là que pour travailler la semaine. Le week-end, ils rentraient chez eux. Souvent dans les Combrailles. » Plus qu’une ville qui répond aux enjeux climatiques de l’époque, c’est donc une ville qui réécrit son histoire. D’une ville, immense dortoir pour ouvriers, Clermont devient une Métropole verte et plus tournée vers le tertiaire (chemin identique à celui parcouru par le manufacturier Michelin, comme toujours). « Par quelques touches, un peu impressionnistes, se dessine la ville de demain. Je sais que la ville d’aujourd’hui ce sont les travaux, mais il faut faire un travail de visualisation », résume Olivier Bianchi.
Simon Antony