1942, rue des Rosiers: la comédie musicale d'Intermezzo débarque à Brioude
Onze ans après sa dernière comédie musicale, Intermezzo renoue avec le genre et dévoile son nouvel opus : 1942, rue des Rosiers. Une création originale de Vincent Fuchs, mise en scène par Christophe Huet et dirigée par le chef de chœur Eric Masson. L’œuvre propose une plongée dans les heures sombres de l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
La vie d'un quartier juifL’histoire se noue à Paris en 1942, dans un quartier juif où se situe la rue des Rosiers. Nous sommes quelques jours avant la rafle du Vel’ d’Hiv. Dans une ambiance générale plutôt maussade, la vie tente de suivre un cours normal. La relation entre les habitants juifs et non juifs reste teintée d’humanité. L’entraide subsiste et des liens nouveaux se créent malgré l’incertitude et les doutes sur l’avenir.
4O personnes sur scèneC’est la vie plutôt normale d’un quartier animé qu’a voulu décrire le metteur en scène:
" J’ai accepté ce projet car il est important de reparler de cette période, surtout en ce moment. Par contre, je ne voulais pas tomber dans le pathos. "
Se focaliser sur la vie des gens du quartier, leurs envies, leurs craintes, leurs joies. " J’ai voulu développer cette pièce à travers le prisme de la population. J’ai cherché un point de vue empathique pour voir comment les gens percevaient cette situation ", confie Christophe Huet.Sur scène, une quarantaine d’artistes donne de la voix. Une bonne dizaine a des scènes dialoguées, les autres ont un rôle de figurants :
" C’est une comédie musicale mais il y a un vrai côté pièce de théâtre "
Des comédiens amateursLes spectateurs pourront suivre les pérégrinations de Lucien, le « Titi parisien », qui n’a d’yeux que pour Louise, une jeune serveuse de café. Celles d’Annah, une jeune fille juive désireuse de quitter l’épicerie familiale pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Ou encore de Gaby, résistante acharnée, persuadée de pouvoir changer le cours de l’histoire.Le metteur en scène a tenté de tirer le meilleur de sa troupe composée uniquement d’amateurs. "La prière des juifs", une des scènes de la pièce
Chant, musique et danseCar tout le monde doit se sentir concerné, y compris les figurants. "Sur la scène, il y a un côté bar et un côté épicerie. Quand une information arrive dans le quartier, n’importe qui doit être en mesure de donner l’alerte au cas où… " La pièce se découpe en 16 scènes, avec une chanson entre chacune :
"Chaque chant raconte une histoire. Ce sont des temps de ponctuation d’une scène. Ils servent à amorcer la scène suivante "
explique Christophe Huet. Côté décor, ils existaient déjà en partie. Idem pour la plupart des costumes, même si certains ont dû être créés pour l’occasion.
Pendant le spectacle, un groupe de musiciens jouera en live. Les danseuses du groupe GYM’R Landos se joindront aussi à la troupe. Après un an et demi de préparation, dont six mois intensifs, la troupe a déjà inauguré son spectacle au Puy-en-Velay et au Mazet-Saint-Voy avec des " retours très positifs ".
" On a une équipe qui a beaucoup travaillé. De la costumière, en passant par les techniciens son et lumière. C’est un vrai travail de toute la compagnie"
Une brivadoise dans un rôle majeurC’est la première fois qu’elle joue la comédie et elle a décroché l’un des rôles principaux ! Lorine Miramand fait partie de la troupe Intermezzo depuis 2009. Dans 1942, rue des rosiers, elle interprète (en binôme) Louise, une jeune serveuse de café. Un personnage important de la pièce : "Louise n’est pas juive, mais elle veut défendre ses amis juifs. Elle est convoitée en secret par Lucien qui est fou d’elle. La réciproque n’est pas forcément valable. Au final, la relation est ambiguë", décrypte la jeune femme d’une vingtaine d’années. Comment en est-elle arrivée à jouer dans une comédie musicale ?
"Suite à un désistement dans la troupe, j’ai saisi l’opportunité… Je n’avais que dix ans en 2013 pour la dernière comédie musicale d’Intermezzo, donc forcément, c’est une première pour moi."
Préparation intenseAprès avoir effectué ses premiers pas sur scène à l’occasion des deux premières représentations, Lorine Miramand livre ses impressions :
"C’est bien sûr assez stressant au début. Il faut bien se préparer et surtout prendre son temps. Chanter seule, ce n’est pas la même chose que chanter en chorale. Les repères ne sont pas les mêmes. On a moins le droit à l’erreur quand on est en solo. "
Il y a évidemment une grosse préparation en amont. " On a préparé cette pièce pendant quasiment deux ans. Au début, on répétait environ cinq fois par mois. À partir du mois de septembre et jusqu’à la première début mars, on a intensifié la préparation, raconte la jeune choriste. On a la chance d’être très bien entouré par la mise en scène donc c’est top… "
Lorine Miramand (au centre) joue le rôle de Louise, une serveuse de café
Les dates à venir: Samedi 4 mai : Brioude. Halle aux grains. Durée : 1h30. Tarifs : De 7 à 12 € - gratuit pour les moins de 10 ans. Samedi 12 octobre : Craponne-sur-Arzon. Salle polyvalente.Samedi 23 novembre : Monistrol-sur-Loire. La Capitelle
Jérémy Virot