"Les gens se sentent peut-être plus concernés par leurs modes de consommation" : Quand le gaming agricole récolte du succès
Être à la tête d'un élevage de salers dans une jolie ferme cantaloue. Voici le scénario proposé dans la dernière version de Roots of tomorrow, sorti au mois de mars. Ce jeu de simulation et de stratégie, proposé par les studios Gamabilis, met en avant l'agroécologie. Le but des joueuses et joueurs est simple : prendre les rênes d'une ferme et tenter de réussir au mieux une transition écologique. Si cette notion environnementale est plutôt rare dans l'univers du gaming ; être à la tête de sa propre exploitation est un concept qui lui connaît déjà son petit succès.
L'exploitation de Gilles Amat dans le Cantal a servi de décor au jeu vidéo Roots of Tomorrow, photo Jeremie Fulleringer
Farming simulator : jeu populaire surtout chez les jeunes"La licence phare autour du milieu agricole, c'est Farming simulator", indique sans hésiter Stéphane Verlhac, responsable des jeux vidéo pour l'enseigne Gamecash à Brive. Un jeu, "devenu assez populaire au fil des années et surtout, qui touche une tranche d'âge très large", décrypte le quadragénaire, dans le milieu depuis 14 ans. "Les intéressés les plus jeunes ont un peu en dessous de dix ans. À cet âge, pourtant, on n'a pas trop la notion de ce qu'est la gestion d'une entreprise", se questionne l'homme, amusé. Un engouement étonnant, confirmé par l'un de ses confrères Jérémie Allal, responsable de la section jeux vidéo au Cultura, avenue Pierre-Mendès à Brive.
Des enjeux ancrés dans l'actualitéMais alors, pourquoi un tel enthousiasme pour cette problématique du milieu agricole ? "Les clients apprécient les jeux de simulation. Ça existe depuis longtemps", explique Jérémie Allal. Et puis, "peut-être qu'avec les questionnements, actuels sur le réchauffement climatique, les gens se sentent peut-être plus concernés par leurs modes de consommations et veulent voir comment ça se passe.
En ce qui concerne Roots of tomorrow, les deux passionnés ne connaissent pas le jeux et ne le proposent pas en magasin. Et pour cause ce dernier n'est pas sorti sur console. Mais la dimension agroécologique plaît bien à ces deux vendeurs. "Un jeu doit rester un jeu, mais c'est bien d'éveiller les esprits", souligne Jérémie Allal.
Camille Gagne Chabrol