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Апрель
2024

“Ducky Coco” : Anouk Ricard détourne le western dans une BD au poil

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On ne pourra jamais visiter le cerveau d’Anouk Ricard, mais il doit ressembler à un drôle de parc d’attractions où les manèges les plus drolatiques cachent des coins plus réalistes et effrayants. “Je perçois le monde comme un mécanisme cohérent mais compliqué […], juste cruel et triste”, confiait-elle l’année dernière. Pour tenir le coup, elle peut compter sur un antidote de sa confection, cet humour absurde et génialement idiot qui parcourt toutes ses bandes dessinées exécutées dans le même graphisme faussement enfantin. Ça lui permet de provoquer un joyeux décalage dans tout ce qu’elle touche.

Après le récit super-héroïque (Animan), le monde de l’entreprise (Coucous Bouzon) ou l’érotisme (Planplan culcul), elle s’attaque au genre du western dont elle ébranle les bases avec une facilité déconcertante. Si Ducky Coco débute comme un Lucky Luke – un cow-boy trouve sa monture et part à l’aventure –, la dessinatrice provoque une sacrée zizanie en ayant recours, comme elle en a l’habitude, au zoomorphisme.

La force de son traitement délirant vient de son refus de la parodie, trop facile, au profit d’une loufoquerie concentrée qui vient parasiter et saboter toutes nos attentes. Dans cette suite d’histoires courtes et de gags en une planche, parfois épicée d’illustrations voire de peintures, elle arrive constamment à nous désarçonner. Comme lorsque le cheval de Ducky Coco veut répondre au seul nom de… Guiguite.

Ducky Coco d’Anouk Ricard (éditions 2024), 72 p., 21 . En librairie.