Top 14 : l'ASM Clermont s'impose avec le bonus et autorité face au leader, le Stade Français

Ce matin, Clermont a gagné une place au général, s’est rapproché à six points du top 6 et de Perpignan et a mis huit points d’écart avec la maudite 13e place et Montpellier. Voilà une avancée significative, qui ne dit pas encore de quoi peut être fait le sprint final de l’ASM en Top 14, mais qui offre une bouffée d’oxygène, tout au moins du répit avant une demi-finale de Challenge Cup (face aux Sharks), samedi prochain, et un retour au championnat, dans deux semaines, à Aimé-Giral qui promet déjà.

ASM - Stade Français : c'est le moment de noter les Clermontois

Ce samedi soir, Clermont ne jouait pas sa survie, mais tout autre résultat qu’une victoire aurait instillé un peu plus le doute affreux que cette équipe ne parvient pas à évacuer de façon constante. Il faudra sans doute s’y faire jusqu’à la fin de saison, rien ne lui sera donné. Et il faudra prier que Fritz Lee, George Moala et aussi Alivereti Raka restent encore les quatre matchs à venir ces leaders de jeu dont l’ASM ne peut pas se passer.

Une première période très réaliste et opportuniste

Et Urios va pouvoir croiser les doigts tous les matins, en attendant le retour d’Etienne Falgoux, que Giorgi Beria ne se torde pas une cheville ou se déplace un morceau d’épaule ; hier, le gaucher d’origine géorgienne a tout simplement été énorme, mais il n’a pas été le seul à avoir fait le job.

Que dire de ce choc face au leader ? Avoir si peu le ballon, passer l’essentiel du temps à découper les attaquants parisiens, subir parfois les relances autoritaires de Barré, Henry ou Ward et atteindre la pause en ayant marqué trois essais et en menant 24-13, est d’un réalisme rare, auquel l’ASM nous a peu habitués.

On attendra encore un peu avant de parler d’une nouvelle palette du jeu des hommes d’Urios, mais cette première période a eu le mérite d’évacuer une quelconque pression due à l’enjeu de ce rendez-vous.

Pourtant, une fois l’essai de Delguy inscrit en tout début de match, sur un contre au pied et une course de 80 mètres du véloce Puma, Clermont a commencé à courber l’échine. Parce que, sur chaque munition égarée, le Stade Français a su punir son adversaire. Une première maladresse de Belleau au milieu du terrain, un contre de Barré, un débordement de Henry, un plaquage raté de Raka et Ward remit les pendules à l’heure.

Pas très à l’aise face au jeu au pied parisien, dans un stade tourmenté par un vent fort et humide, l’ASM fut à nouveau à la peine, mais le diablotin de Jauneau réalisa un formidable numéro, avec Lanen en appui efficace, pour s’écrouler sous les poteaux. Le match devenait électrique, chaque collision ou tentative de franchissement semblait pouvoir créer une différence.

Avec l’essai de son numéro 9, Clermont reprenait les commandes (14-13) et Paris se tira alors une balle dans le pied… Du moins, son troisième ligne Halaifonua, auteur déjà d’un en-avant sur un renvoi, suivi d’une charge totalement inutile, coude en avant dans la glotte de Delguy, synonyme d’un carton rouge.

Du répit en Top 14, la tête plus libre pour la Challenge Cup

Dès lors, il restait à l’ASM de contrôler la seconde période, de la maîtriser au mieux et d’aller chercher, aussi, un bonus offensif que pas grand monde n’osait pronostiquer avant ce match. Le retour des vestiaires du Stade Français méritait néanmoins d’être épié, même à 14, le leader reste un bloc robuste et difficile à bouger.

Seulement, ce samedi soir, Raka était en feu, Lee et Kremer allaient au bout d’eux-mêmes et, on le redit, Beria a été monstrueux d’activité. L’essai de l’ailier franco-fidjien, son second en attendant le troisième (refusé) et le quatrième (validé), dès la 42e minute mit un coup de massue aux Parisiens.

Deux mêlées sanctionnées plus loin, le Stade Français avait compris que la soirée pourrait être longue. Elle le fut un peu, alors qu’en face, après avoir cherché le ballon les quarante premières minutes, les Clermontois furent presque séduisants dans le jeu, suffisamment en tout cas pour signer un succès à 6 essais (contre 2). L’ASM voulait un peu de répit, elle a peut-être gagné un peu plus. 

 

Christophe Buron

 

ASM Clermont 41 - Stade Français 18

CLERMONT-FERRAND (Stade Michelin). Score à la mi-temps : 24-13 pour Clermont. Temps doux, vent fort, pluie par intermittence. Arbitrage de M. Charabas. 16.705 spectateurs.

Les points. ASM Clermont : 6 essais de Delguy (6e), Jauneau (21e), Raka (27e, 42e, 68e), Belleau (73e), 4 transformations (6e, 21e, 27e, 73e) et 1 pénalité (37e) de Belleau. Stade Français : 2 essais de Ward (11e), Melikidze (80e), 1 transformation et 2 pénalités de Henry (20e, 24e).

Carton rouge. Stade Français : Halaifonua (26e).

Evolution du score. 7-0 (Clermont), 7-7, 7-10, 14-10, 14-13, 21-13, 24-13 ; 29-13, 34-13, 41-13, 41-18.

ASM Clermont. Newsome ; Delguy, Darricarrère (Hériteau, 55e), Moala (Darricarrère, 70e), Raka ; (o) Belleau, (m) Jauneau (Giral, 74e) ; Yato (Sowakula, 49e), Lee (cap) (Yaton 64e), Kremer (Fischer, 62e) ; Simmons, Lanen (Lavanini, 64e) ; Slimani (Ojovan, 49e), Fourcade (Beheregaray, 64e), Beria (Dzmanashvili, 74e).

Stade Français Paris. Barré ; Marchant, Ward (cap.), Delbouis (Dakuwaqa, m.t., Pesenti, 71e), Etien ; (o) Henry (Segonds, 56e), (m) Weber (Gimbert, 64e) ; Briatte, Hirigoyen, Halaifonua ; Pesenti (Habel Kuffner, 64e), Azagoh (Van der Meschet, m.t.) ; Melikidze (Gomez Kodela, 41e, Melikidze, 64e), Ivaldi (Peyresblanques, 41e), Abrasmishvili (Castets, 64e).