"Étiez-vous trop alcoolisé pour vous en souvenir ?" : un automobiliste condamné à Cusset pour délit de fuite après un accident

En comparution immédiate, ce mardi, à Cusset, un trentenaire a été condamné à un an de prison avec sursis pour conduite d’un véhicule sous l’emprise de l’alcool et délit de fuite après un accident. Son permis est annulé.

« Étiez-vous trop alcoolisé pour vous en souvenir ? », finit par questionner la juge du tribunal judiciaire de Cusset, Marine Brimbœuf. « Peut-être, oui », répond le prévenu. Placé sous mandat de dépôt à l’issue d’une garde à vue au commissariat de Vichy, le trentenaire, conduit sous escorte à l’audience, ce mardi 23 avril, afin d’être jugé en comparution immédiate, s’excuse mais reste évasif sur les faits.

Le 18 avril, en début de soirée, un témoin avait appelé la police et donné l’immatriculation d’une voiture Ford Mondéo qui venait de percuter une C4 stationnée rue de Beaulieu, à Vichy. Selon lui, le conducteur avait pris la fuite après l’accident. L’automobiliste sera retrouvé dans la rue de Paris, au volant de la Ford. Il présente alors les signes de l’ivresse et un certificat d’immatriculation qui s’avérera barré. Le véhicule aurait été cédé à plusieurs reprises ces derniers mois.

Un taux de 1,29 mg par litre d’air expiré

Au poste, le trentenaire affirme que cette voiture lui est prêtée par un ami pour aller au travail. Cet ami se prénomme « Ali », mais il ignore son nom de famille. Présentant un taux de 1,29 mg d’alcool par litre d’air expiré, l’homme indique avoir bu de la bière à l’occasion d’un anniversaire. Il ne reconnaît pas avoir percuté la C4.

À l’audience, il soutient avoir voulu se garer ce soir-là. « Le prévenu essaie de noyer le poisson, tonne le substitut du procureur, Laurent Béard. Les points d’impact sur le véhicule correspondent à ce qui est décrit par le témoin. »

La récidive non retenue

Selon le parquet, l’homme, qui a un casier judiciaire, est convoqué pour la troisième fois en quatre ans pour des faits en lien avec la boisson. Toutefois, la récidive pour conduite d’un véhicule sous l’empire d’un état alcoolique ne peut pas être retenue, puisque d’anciennes décisions judiciaires pour des faits de cette nature n’ont pas pu lui être notifiées comme il se doit, la justice peinant manifestement à le localiser.

« Pas vu, pas pris ! C’est son mode de fonctionnement », résume le parquet avant de requérir neuf mois de prison dont six assortis du sursis probatoire, le maintien en détention, l’annulation du permis et, s’il devait repasser l’examen, l’interdiction de conduire un véhicule sans système d’antidémarrage par éthylotest pendant un an. « Il appartient au parquet de prouver que ce véhicule n’appartient pas à Ali », a plaidé l’avocate en défense.

Après délibéré, le trentenaire a été condamné à douze mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, annulation du permis de conduire et quatre mois sans nouvelle délivrance possible. En revanche, il est relaxé pour le défaut de carte grise « au bénéfice du doute ».

Estelle Dissay