Au printemps, l'hiver rattrape le vignoble de Saint-Pourçain, mais "le premier constat est plutôt rassurant"
Au regard de la fraîcheur des températures annoncées dans les prochains jours dans l’Allier, les vignerons de Saint-Pourçain-sur-Sioule vont vivre une nouvelle semaine sous tension. Ils ont l’habitude.Le gel, voilà l’un des ennemis héréditaires. Il y a une dizaine de jours, les frimas ont déjà effleuré le vignoble bourbonnais. Avec des répercussions heureusement assez limitées : "Quelques secteurs ont été touchés de façon localisée, notamment aux alentours de Châtel-de-Neuvre, retrace Laurent Amy, le président du syndicat des viticulteurs de Saint-Pourçain, dans l'Allier. Mais à l’exception notable d’une parcelle de chardonnay qui a été impactée à 40 %, il n’y a pas eu de dégâts vraiment conséquents".Et puis rebelote le week-end dernier, dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 avril. Là aussi, malgré un thermomètre qui a chuté à - 1,4 °C, la vigne semble avoir échappé au pire. Sur le qui-vive, ce lundi matin, Laurent Amy était en plein état des lieux. Et il affichait un soulagement certain après un premier bilan encourageant :
"Il faudra le confirmer, mais les premières constatations sont plutôt rassurantes. Apparemment, si quelques bourgeons ont souffert ici ou là, la vigne a globalement bien résisté
Mais à cause de la grande loterie de la météo, les jeux sont loin d’être faits. Sur cette aire d’appellation d’environ 600 hectares, le président du syndicat des viticulteurs explique que gel peut accomplir sa triste besogne jusqu’à la mi-mai : "Nous n’avons pas fini de nous faire du souci !".
La vigne en avanceLes vignerons de Saint-Pourcain scrutent le ciel avec inquiétude. Photo Corentin GaraultC’est clair, les vignerons vont encore scruter le ciel avec inquiétude pendant plusieurs jours… Qui risquent de ressembler à une éternité.
Car la vigne est en avance d’une quinzaine de jours sur son cycle habituel. Un gros coup de gel, dans ce contexte, pourrait jeter un froid sur les rendements de la future récolte :
"C’est sûr, nous traversons une période stressante, confirme Laurent Amy. Aujourd’hui, la vigne est belle. Elle a vraiment bien démarré, notamment en raison d’un hiver aux conditions climatiques clémentes. Désormais, c’est le printemps. Mais il n’est pas exclu que nous soyons rattrapés par l’hiver si les températures continuent à s’avérer aussi basses".