ru24.pro
World News in French
Апрель
2024

Vieillissement des généralistes dans le Cantal : "Le médecin de campagne isolé, c’est fini"

0
Vieillissement des généralistes dans le Cantal :

Le nombre de généralistes de plus de 65 ans augmente dans le département, comme ceux de moins de 40 ans. Des chiffres qui illustrent la bonne dynamique mise en avant par Jean-François Collin, président de l’Ordre des médecins du Cantal.

« Ce n’est plus le désert médical qu’il y avait 4 ou 5 ans en arrière, assure Jean-François Collin, président de l’Ordre des médecins du Cantal. Mais ce n’est pas non plus une prairie verdoyante. » Certains secteurs restent sous tension mais le nombre d’installations est en hausse ces quatre dernières années.

Pour l’expliquer, Jean-François Collin aborde l’accueil des internes. « On a beaucoup de terrains de stage dans le Cantal avec des maîtres de stage bien formés. Les étudiants se transmettent l’information et ces terrains sont reconnus. » Couplés avec le programme d’accueil mis en place par le Département et l’Ordre des médecins depuis plusieurs années, ces stages, en milieu hospitalier ou libéral, ont permis d’attirer de nouveaux médecins.

Organisation des permanences

La pratique, aussi, a changé. Les jeunes médecins se tournent davantage vers les maisons de santé pluridisciplinaires ou les cabinets médicaux. « Le concept de médecin de campagne isolé, c’est fini. Les jeunes ont envie de travailler en groupe. » L’Ordre des médecins a repensé l’organisation des permanences des soins en conséquence. « Aujourd’hui, il y a trois secteurs de garde contre 17 ou 18 auparavant. Elles sont organisées avec un régulateur qui trie les urgences. » Un confort pour les médecins qui voient les gardes revenir moins fréquemment, ce qui leur permet même de pouvoir vivre à quelques kilomètres de leur lieu d’exercice.

Il y a un éventail de mode d’exercice bien plus grand, ajoute Jean-François Collin. Avant, il n’y avait que libéral ou hospitalier. Aujourd’hui, les médecins peuvent aussi être collaborateurs, assistants, adjoints, remplaçants et même salariés. Il y en a trois dans le département

Des rôles qui offrent, pour certains, l’avantage de pouvoir « exercer sans s’engager » pendant les premières années. « L’équilibre n’est pas très stable même si ça va mieux, tempère Jean-François Collin. Surtout, les choses peuvent bouger très vite. Aujourd’hui, il y a des inquiétudes sur Sumène-Artense ou le sud-est du Cantal, mais on travaille dessus. De temps en temps, certains secteurs basculent dans la difficulté sans que nous l’ayons anticipée et, parfois, d’autres secteurs où l’on s’inquiète s’arrangent d’un coup. » Avec un solde positif entre les départs et les installations depuis 2020, le président de l’Ordre des médecins l’assure : « Je suis assez optimiste pour l’avenir. » 

Mathieu Brosseau