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Апрель
2024

Trois associations mobilisées contre le projet de mine de lithium dans l'Allier

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Trois associations mobilisées contre le projet de mine de lithium dans l'Allier

En parallèle du débat public en cours autour du projet de mine de lithium d’Imerys, trois associations se mobilisent vis-à-vis de la population. Une réunion s’est tenue dimanche 21 avril, à Hérisson (Allier).

Ce n’est pas une réunion "en opposition" au débat public en cours sur la mine de lithium, à Échassières, prévue pour 2028. "C’est complémentaire", commence Guillaume, des Soulèvements de la Terre, dimanche 21 avril, lors d’une réunion d’information autour du projet porté par Imerys. 

Une soixantaine de personnes étaient présentes pour exprimer leurs questionnements et inquiétudes, environnementales, économiques, sociales sur le dossier.

Le débat public, "une mascarade"

Des points sur lesquels la commission nationale d’enquête publique (CNDP), qui a démarré le 11 mars et qui s’achève le 7 juillet, ne répond pas, pour ces représentants du monde associatif. Pire, c’est une "mascarade" pour Joseph, de Stop mines 03, co-organisatrice de la réunion avec l’association Préservons la forêt des Colettes et les Soulèvements de la Terre. "Elle n’a rien de contraignant", argumente-t-il.

Les trois structures se font pourtant un devoir d’assister à la CNDP, obligatoire pour les projets supérieurs à 600 millions d’euros. Elle émettra un avis, et sera suivie de l’enquête publique, elle décisive, réagit une participante, dans l'assemblée : 

On est tous concernés. C’est là qu’il faudra donner notre avis, aller signer les registres. Cela demande un petit effort citoyen.

L'eau, l'électricité, le gaz, enjeux majeurs

D’ici là, l’enjeu, pour les militants est d’informer la population sur les aspects techniques du projet. "Le lithium est dans le granite et pour une tonne de granite, on retire 0,5 à 0,9 % de lithium. Il en faudra des quantités. Imerys veut produire 34.000 tonnes d’hydroxide de lithium chaque année, cela représente deux millions de tonnes de roches à extraire, analyse Marie-Luce, de Préservons la forêt des Colettes.

Pour cela, "il faut énormément d’eau. Imerys parle d’un circuit fermé à 90 %, mais il y a aura de la perte. La société doit prélever 600.000 mètres cubes dans la Sioule chaque année, et autant dans le Cher à Saint-Victor pour l’usine de transformation. Et il y aura des déchets à stocker, dans des carrières. Mais avec les eaux de pluie, des métaux risquent d’être libérés dans les nappes", poursuit Etienne, de la même association, peu rassuré par le "discours propre d’Imerys".

"Son but est uniquement de faire de l’argent"

"Son but est uniquement de faire de l’argent. Il faut arrêter de se raconter des histoires, ce n’est pas une entreprise philanthropique", ajoute Pascale, de Stop mines 03, après un long développement sur les quantités d’électricité et de gaz qui seront nécessaires au process.

Imerys évoque 1.000 emplois directs et indirects, tandis que les retombées économiques sont jugées "négligeables" localement. "On parle de 60,10 € par tonne qui reviendrait aux communes, et 11,20 € par tonne pour le Département. Alors que la tonne se négocie aujourd’hui autour de 18.000 dollars, rapporte Joseph, de Stop mines 03. "Tout ça pour faire des SUV", regrette-t-il.

Et Guillaume, des Soulèvements de la Terre, de balayer l’argument de "souveraineté nationale" avancée par "le gouvernement et Imerys". "Ce projet n’a rien à voir avec la transition écologique", tranche-t-il.

Seher Turkmen