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Апрель
2024

En France, l'esclavage moderne concerne en majorité des femmes exploitées au sein de domiciles privés

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En France, l'esclavage moderne concerne en majorité des femmes exploitées au sein de domiciles privés

L’ambition est affichée : "rendre visible l’invisible". Parce que cette "criminalité souterraine reste mal connue de l’opinion publique".

Depuis sa création en 1994, le Comité contre l’esclavage moderne se veut une "main tendue qui a pu sauver plus de 1.000 victimes, pour les sortir des huis clos de l’exploitation", en les accompagnant sur le plan psycho-social et surtout juridique.

Quels profils parmi les victimes ? 

Parmi les 281 victimes (304 en 2023, « un record ») accompagnées par le Comité en 2022, 69 % étaient des femmes principalement exploitées au sein de "domiciles privés" (le travail domestique concerne 61 % des victimes), les 31 % restant étant des hommes rendus corvéables, dans le milieu agricole (8 %), le bâtiment (6 %), la restauration "et plusieurs autres métiers et services à la personne", dont les petits commerces de proximité (8 %) : boulangeries, cafés, boucheries, épiceries…

14h30 de travail en moyenne par jour 7/7

Parmi les pays d’origine, 16 % des victimes venaient du Maroc, 14 % de Côte d’Ivoire et 13 % des Philippines. 31 % des victimes avaient moins de 25 ans au début des faits en France, 9 % étaient mineures. En moyenne, elles travaillaient 14h30 par jour, 7/7 dans la quasi-totalité des cas.

La "traite d‘êtres humains à des fins d’exploitation par le travail" se caractérise par l’ambition d’"en retirer un avantage économique maximal". "En plus de ne pas payer les salaires et charges patronales dus, certains exploiteurs peuvent même aller jusqu’à faire souscrire des prêts bancaires aux victimes, qui pensent ouvrir un compte en banque mais qui, ne parlant pas français, sont complètement bernées par leurs employeurs". En 2022, une absence totale de rémunération a été relevée pour 45 % des victimes, moins de 100€/mois pour 17 % et entre 100 et 350€ pour 19 %. 

Des victimes particulièrement vulnérables et des moyens qui manquent 

"Ces victimes sont particulièrement vulnérables et impactées psychologiquement et physiquement à leur sortie d’exploitation", note le Comité qui déplore un manque de moyens. "Sans accompagnement spécialisé, rares sont celles qui parviennent à déposer plainte et comprendre les procédures dans lesquelles elles s’engagent."

Florence Chédotal