Un arc-en-ciel royal pour milan rouge
Mérinchal. Un arc-en-ciel royal pour milan rouge. Il est 17 h 30 et le soleil, chahuté depuis le matin par une météo humide et capricieuse, amorce sa descente vers l’ouest. Impatient, il n’a pas attendu la fin de la dernière averse pour flasher sur un ciel lourd et encore sombre de grisaille. Ce passage forcé à travers les gouttes s’est fendu aux couleurs d’un arc-en-ciel.
Cette lumière embellit tout ce qu’elle toucheEn bas, la lumière, diffuse, habille les arbres fruitiers en bouquets de fleurs de mariée et allume les phares jaunes des pissenlits. L’arc-en-ciel s’efface vite en son sommet. Ses couleurs se fanent doucement comme bercées par un léger vent en accueillant un planeur à la tête pâle que son ventre roux a fait nommer « milan royal ou milan rouge ».
Comme un beau diable à la queue fourchue, le rapace aux larges ailes photographie de ses yeux d’aigle les prairies bocagères à la recherche de proies en se laissant glisser dans des boucles maquillées d’un fond de teint changeant.
Installé dans les Hautes CombraillesHabitude plutôt maline, le milan royal prend ses quartiers en Hautes Combrailles lorsque la saison de chasse se tait. L’alternance d’un puzzle de prairies et d’étangs, source d’abondance et de variété alimentaire, a convaincu l’opportuniste de poser ses valises ici pendant les beaux jours pour nidifier alors que ce phénomène est ultra-rare ailleurs en Creuse. C’est l’ami des agriculteurs car il débarrasse les champs d’un trop-plein de mulots et de campagnols terrestres. Les gardons et les perches abîmés par les hameçons des pêcheurs complètent les sources d’énergie indispensables à une couvée de deux à quatre petits installés dans un nid qui peut atteindre un mètre de diamètre.